Vous reprendrez bien un peu de pain sec ?

L’abus de plaisir ne nuit pas au bonheur. Le plaisir de la table est comme l’argent, on peut être heureux dans la ruine mais l’opulence ne nuit pas au bonheur. On ne perd rien à vivre passionné par le vin et la table. Plus la pandémie dure, plus je me pique d’Epicure, 3 fois même, sans craindre les piqures et leur effet soi-disant apocalyptique.  Je n’ai rien contre les antivax qui prennent leur corps pour un temple mais s’enfilent des pastis et du jaja de contrebande en fumant clopes sur clopes, qui se prennent pour des Jean Moulin dans leur maison de vacances à Cannes ou qui parlent de Shoa parce qu’ils ont dû abandonner le golf ou la danse classique. D’un côté on a envie de se dire que c’est leur problème, mais c’est quand même aussi un peu le nôtre puisqu’ils peuvent nous contaminer ou contaminer un proche à qui l’on tient. Aimons-nous quand même les uns dans les autres parce que sinon c’est chiant, mais sans virus de préférence.

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Croix de bois, croix de fer, si tu te trompes, tu vas en enfer …

Comment cela a-t-il commencé déjà ? Où ai-je rencontré cette énergumène ?  Ah oui, une soirée gros Australo qui tâche ou qui pète, je ne sais plus bien. Le resto de l’ami Serge, « Au petit café des deux pintades qui se bécotent la croupe en sirotant du jaja » ou un truc du genre. Il était au fond de la salle, tassé, peccamineux, dans un coin, accoudé au bar, en ne cessant de me fixer tout en se grattant les miches. Je me souviens même que quand il s’est avancé vers moi, probablement pour me saluer, il a sorti ses mains des poches, j’ai cru voir une lame, il s’est approché de moi et j’ai bien cru que j’allais me faire planter par un Tchétchène ou un Boukistanais mécontent de ma prose. Comme je n’avais absolument pas prévu de canner ce jour-là, j’ai esquissé un pas de bossa nova, doublé d’un roulé boulé digne du commissaire San Antonio, clé de 12, tournevis moldave et immobilisation du tchétchène vindicatif. C’est à ce moment que l’australopat est intervenu pour me présenter le sieur Jean-Daniel. « Enchanté » que je lui aie dit. Il a poussé un cri étouffé perdu dans les jappements d’Ernesto, mon Rottweiler qui lui bouffait le cul, en tout bien, tout honneur.

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Apocryphe gnostique ou l’évangile selon Gilles de la Tourette

Putain de pute borgne, y a des soirées qui te tourneboule la cervelle façon rollercoaster. Y a des soirées que tu attends comme le Messie, pas celui qui traine sa carcasse et ses millions sur la pelouse du parc, mais celui qui a changé l’eau de là en vin d’ici. Après ce type de soirée, tu dors comme un chiard, sur un nuage bourguignon qui ne laisse pas sa part aux anges, et tu rêves … Pour ma part, j’ai rêvé que j’étais ce Messie tant attendu, et, qu’avec mes disciples, je parcourais à pas givrés, nerveusement, les allées d’une pharmacie afin de trouver un remède à leur invertebrétitude. J’ai bien trouvé une soupe de tortue rousse et irlandaise, mais il y avait des morceaux d’aveugle dans son stationnement. Jeanda, habillé d’un élégant tonneau cousu à la DRC, m’informa qu’il fallait défragmenter la lampe du salon pour pouvoir remonter les aveugles. Juché sur le tonneau, je dis à mes disciples :

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Des visages, des figures dévisagent, défigurent …

C’est la rentrée et, ça tombe bien, j’adore la rentrée. Finit la Covid, puisque qu’un truc aussi vachard ne pouvait être que féminin, finit également les espoirs d’euro 2020, mais en 2021. Finit les clowneries et autres pitreries ballounesques helvético-comiques de nos footeux, blindés comme des banques Suisses mais plus chocolat Suisse maintenant. Il est temps de passer au choses sérieuses: la soiffardise. Quelques bonnes quilles nous feront oublier les déboires d’un Titi parisien plus stériles en attaque qu’un chirurgien émasculé en pleine dépression nerveuse. Le grand buteur était surbooké comme une starlette du X mais beaucoup moins enclin à prendre les trous. Pendant l’euro, pour le démarquer en profondeur, ses coéquipiers, devaient fixer un rendez-vous une semaine à l’avance. Une bonne branlée, ça requinque même un eunuque dans une partouze.

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Ras la carafe ou le monde d’après (ou pas !!)

Je suis comme tout le monde, j’en ai ras la carafe de ce virus, des restrictions sanitaires, des gestes barrières, du couvre-feu, du confinement, du télétravail, du masque et des Chinoiseries. Je commence à avoir les caramels qui suintent au fond du panier. J’en ai marre de me goinfrer de coco-mousse devant le meilleur pâtissier qui rate ses gâteaux. Je veux vivre, sortir, boire des coups, me taper une côte de Bœuf et toutes ces choses qui font le sel et le poivre de la vie. Le 4 juillet, on remet une tune dans le bastringue, on sort la nappe à carreau, le tire-bouchon et les verres du dimanche et on s’en fait une petite, enfin, pas trop petite quand même. Et comme je ne suis pas radin, pour vous rassurer, je vous livre les conseils de tonton Psyko pour venir tranquille comme Mimille.

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Moi Président …

Ce matin, j’ai regardé France 2, ce qui est à la fois un exploit et une horreur, et j’ai vu, mais surtout entendu Xavier Dupont de Ligonnès dire qu’il était candidat à la présidence. Stupéfiant non ? On me dit dans l’oreillette que ce n’était pas le tueur de Nantes, mais Nicolas Dupont-Aignan, le tueur d’Yerres et peut être de demain. Pour moi, c’est un peu la même chose, le type est député souverainiste, président de Debout la France on va se coucher, Il a été successivement membre du RPR, du RPF, de l’UMP, avant de fonder DLF, anciennement DLR, c’est dire s’il a des valeurs et que la fidélité lui va bien. Moi aussi je veux être Président ! Comment on fait ? Faut-t-il faire la « Nouvelle star » des Président sur M6 ? Si Ducon-Lajoie y peut, je le peux aussi. Pourquoi je le veux, qui suis-je, où suis-je, dans quelle état j’erre ? Je sais, ça fait un max de question et peu de réponse. Déjà la gratte. Ça palpe combien un Président ? Je suis persuadé que ça va tirer au minimum dans les 10 à 15 mille net par mois. Et ça ne dépense rien en plus, ça passe sa vie dans des apéritifs mondains à picoler du mousseux et à bouffer des Ferrero Rocher en veux-tu en voilà. La belle vie en somme !

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Le bruit de l’écouvillon du temps tombé dans mon pif

Sauf à avoir passé les 18 derniers mois dans le trou du cul d’un donuts, vous n’êtes pas sans savoir que nous vivons, pour beaucoup d’entre nous, le plus grand événement historique de notre vie… Un peu moins pour moi qui suis plus vieux que beaucoup d’entre vous, puisque j’ai eu la chance d’assister au début de l’homme melon, Delon, l’unique Alain, en personne. Cela fait un an que les virologues étudient le virus, que les épidémiologistes étudient la pandémie, que le virus mobilise les gouvernements du monde entier, que les médias ne parlent que de ça et que Twitter twitte sans relâche sur le virus. Cela fait un an que les philosophes philosophet sur le virus. Il se joue même une sorte de compétition entre philosophes pour penser la pandémie, la prime à celui qui arriverait le premier à doter le virus d’une sorte de cerveau. Il y a ceux pour qui la pandémie a fait vaciller leur foi, pour qui la pandémie serait un événement d’ordre ontologique. L’être, le néant et l’existence de dieu. D’autres voient dans l’apparition du virus une conséquence du réchauffement climatique et de la mondialisation, réduisant le virus à un accident climatique. D’autres y voient la preuve de l’existence des sauriens extras terrestres. Chacun se raconte sa réalité virale, le virus est un révélateur, un deus ex machina, une paresse intellectuelle.

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Souvenir d’ancien combattant

Aujourd’hui, rien que pour entrer dans un lieu public, il faut lire 3 pages de recommandations, signer une décharge, vous laver à la Bétadine, vous habiller avec des sacs poubelles Handy Bag et faire 5 tests PCR. Il est bien loin le temps où tout le monde s’en battaient les couilles de l’hygiène collective. C’était il y a moins de 2 ans, j’entre dans le resto indien où il règne une atmosphère de zouk marocain. On est très loin du velours, de la flanelle et des discutions feutrées. Il est 19h45, je m’installe au Punjab Princesse. À peine mon cul à t-il touché la chaise inconfortable que le serveur aussi roux que pakistanais, je ne savais même pas que cela pouvait exister, pose une bière indienne devant moi. Je n’avais rien commandé, mais j’avais soif, comme j’avais déjà la chiasse, autant finir le taf, me suis-je dis, d’autant que je ne suis pas entré dans ce trou du cul du monde dans un objectif de calbute immaculé !

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Cet obscur objet du désir, putain de Zeus

De couvre-feu en confinement, nous avons pris conscience que des petites choses auxquelles nous n’accordions pas trop d’importance avant l’arrivée de la pandémie étaient plus importantes que ce que nous pensions. Un apéro entre potes, une ballade en forêts, un petit tour en voiture, un repas bien arrosé, du pécu, le shopping, un petit voyage, un coiffeur. Dans cette guéguerre contre le coronavirus, il n’y avait plus de pénurie que d’ennemi à affronter. Il y a bien internet et ses anges livreurs pour m’apaiser, les réseaux sociaux et leurs fake news pour m’énerver, les coachs sportifs avec leurs tutos à la con, des milliers d’activités à faire seul avec un belle photo de palmiers et de mer turquoise en fonds d’écran. Sur les réseaux sociaux, une palanqué de citoyens, à travers le monde, partagent en ligne leur mal-être, j’ai accès à tout et pourtant il me manque l’essentiel. Avant, c’était avant, j’étais libre de faire ce que bon me semblais, et je ne le faisais pas, et maintenant que ces habitudes sont un souvenirs, ils me manquent. Râler, c’est comme désirer, c’est l’essence même de l’homme. Nous entretenons tous une relation difficile et ambiguë avec nos besoins et nos pulsions, une sorte d’attirante répulsion.

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Ni pour, ni contre, bien au contraire …

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris la plume, enfin, mon clavier à bras le corps, ce qui est la même chose sauf que ce n’est pas pareil. La chose qui me frappe durant cette pandémie, c’est la vitesse, la facilité avec laquelle le quidam moyen, parfois très moyen parfois, est devenu un éminent spécialiste des épidémies, des taux de prévalence, des courbes de mortalité, de la chloroquine, de la vaccination, mais pas trop les gestes barrières, faut pas déconner sur notre liberté de faire la fête dans des rades surpeuplés. Tous, savent exactement ce qu’il est bon ou pas pour l’humanité, bon ou pas de penser sur le sujet. Mais pas moi, j’avoue, je ne me prononce pas. Ce n’est pas que je n’ai aucune opinion sur le sujet, j’ai une opinion, mais masquée. Tous les philosophes vous le diront, l’opinion n’a rien à faire avec la science, “Ce n’est point dans les impressions que réside la science, mais dans le raisonnement sur les impressions”. Je pourrai citer d’autres philosophes, mais je crois qu’on a compris l’idée : la science est du côté de la connaissance, de la certitude, de l’évidence, du raisonnement, de l’absolu, et pas du côté de l’opinion… et pourtant, quand un événement tel qu’une épidémie, vous tombe dessus, doit-on forcément se taire ? Et préférer la sagesse du silence à l’incertitude de l’opinion ?

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