Le nihilisme n’est pas mort

Méphistophélès affirme, dans le « Faust » de Goethe : « il serait mieux que rien n’existât, car tout ce qui existe est digne d’être détruit« . Cette pensée, purement nihiliste, est une pensée bourgeoise, snobinarde, faisant bon teint dans les salons et permet de se donner des faux-airs de dandys décalés à ceux qui la déclame, mais en fait, il s’agit d’une pensée et d’une pensée uniquement. Son application est impossible. Personne ne peut suivre réellement ce précepte nihiliste. Mais impossible n’est pas Ranulphe, j’te f’rais dire ! Ranulphe, c’est mon prof de dégustation acrobatique, 3 fois médaillé aux jeux de Beaune, nihiliste de la première heure et fan de Claude François, période EDF. Continuer la lecture de « Le nihilisme n’est pas mort »

Le maitre d’arme

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent leur tombe.  Il fait bon vivre aux États-Unis d’Amérique. Ce pays où n’importe quel enfant peut devenir le prochain Lincoln … et finir sous les balles d’un psychopathe. Après la dernière tuerie, Trump n’a pas parlé une seule fois des armes à feu, il s’est rangé derrière les arguments de la NRA (National Rifle Association). Le tueur était un déséquilibré, la preuve, il portait une casquette « Rendons sa grandeur à l’Amérique« . La seule proposition du Président des États-Unis des flingues : « Pour arrêter un méchant qui est armé, il faut un gentil qui est armé« .

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La chute du faucon même pas noir

« L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire« , affirme le philosophe Nietzsche. J’avoue qu’hier, vers environ 9h01, je soufrais si profondément que j’ai oublié de rire à la blague de Friedrich Wilhelm le prussien. Arrivé avec une minute de retard à mon premier rendez-vous de la journée, impardonnable, je me précipite vers l’entrée, je mets un pied sur le carrelage givré comme un SDF laissé dehors un soir de février, et décollage immédiat, double lutz avec boucle piquée et atterrissage sur la main. Résultat du jury : 9/10 en note artistique et une fracture du cubitus. Hilarant ! « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer« , lance Figaro à son maître dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Il voulait certainement dire par là, et pourquoi n’irait-il pas par-là, que prendre les événements de manière détachée, en plaisantant, permet, avec le recul qu’implique l’humour, de mieux les supporter. Continuer la lecture de « La chute du faucon même pas noir »

A la recherche des arômes perdus

Longtemps, je me suis couché de bonne heure, pas pour dormir, mais pour lire et mieux me porter. Selon des chercheurs de l’université de Yale, une demi-heure de lecture par jour augmenterait l’espérance de vie de deux ans. Même du Marcel Proust ? Une histoire de madeleine, des phrases de 40 lignes, pas d’action. Oui monsieur ! Deux ans de rab pour quelques madeleines, une Albertine et 2.400 pages divisées en 7 tomes, c’est cadeau, ça me fait plaisir. Passée du statut de simple gâteau à celui de référence littéraire ancrée dans la culture populaire, la célèbre madeleine a désormais acquis une valeur d’icône. Cette expression est utilisée pour évoquer un phénomène bien particulier lié à la réminiscence d’arômes et de goûts, les sentiments et les souvenirs que provoquent chez nous une sensation, une odeur, etc.

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Ni Dieu ni mètre étalon

Avant tout, je tiens à avertir mes lecteurs, si, dans ce texte inspiré d’un épisode de South Park, une série animée inspirée par le style de Terry Gilliam des Monty Python, si certains arguments et exemples vous ennuient, vous offusquent ou même vous choquent, tant mieux, c’était le but ! Comme me l’a enseigné personnellement Bouddha, la sagesse se trouve sur la dent du même nom ou sur la voie du milieu, mais attention, c’est dangereux, surtout sur l’autoroute de la vie. South Park est très pipi-caca, vulgaire, grossier, obscène, blasphématoire, insultant, politiquement incorrect, bref, tout ce que j’aime. Mais, si on regarde au-delà des apparences et des préjugés, on trouvera matière à discuter sur le fond plutôt que sur la forme, et y trouver matière à de grands questionnements philosophiques.

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Hasta la victoria siempre des vins natures

« Quand la première pensée qui vient à l’esprit en goûtant un vin est « ah, ça c’est un vin nature », est-ce une bonne chose ? Je veux dire par là que cela prend le pas sur l’appellation, le terroir, le millésime, etc… » C’est la question que pose notre JeanDa préféré. C’est un putain de poncif, mais c’est aussi une putain de bonne question qui méritait un peu plus qu’une réponse en commentaire. Que l’on déguste un vin naturel ou pas, chaque vin a ses arômes propres, sa typicité. Lorsque l’on goûte pour la première fois un vin dit « naturel », on est souvent dérouté, car il est différent de ce que l’on a l’habitude de déguster. Ce plongeon dans l’inconnu nous fait découvrir des goûts, des arômes différents qui vont à l’encontre de nos habitudes de consommation. Débarrassé de chimie, libéré des levures industrielles et des autres poudres de perlimpinpin, délivré de la sainte barrique et de la technologie toute puissance, le vin perdrait son âme, son goût de terroir et ses références aux millésimes ? Surement pas. Une jolie fille sans maquillage reste une jolie fille, si et seulement si, elle était jolie avant de se maquiller. C’est pareil pour le vin.

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Le choix de sophiste

As-tu le choix de lire ce texte ? Tu dois, bien sûr, être tenté de répondre immédiatement oui et d’aller finir cet excellent livre qui raconte la vie palpitante d’une morue que sa mère a appelée Palourde, tout un programme, et qui a fini, sur un parking de St Raie, par avoir le choix entre se faire gratter la coquille par un groupe de touristes Allemand en mal de sandalettes et de fantasmes ou de finir en brandade pour les mêmes touristes Allemands. Mais le fait est que tu es en train de me lire. Donc, tu n’as plus le choix, sauf celui de ne pas connaitre la fin.

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La mortitude des choses de la vie

Il y a quelques jours, la mort m’a invité pour me demander d’écrire un truc drôle, léger, pétillant. Ok, ai-je opiné du chef. Mais sur quel sujet ? Le Champagne, ça pétille, c’est festif et c’est léger, alors que la mort, ce n’est pas drôle, c’est pas festif, sauf si tu aimes les enterrements et c’est lourdingue comme sujet. Comme je ne suis pas du genre à avoir ma langue dans la poche, ce qui est, si on y réfléchi bien, quand même relativement compliqué pour écrire, du coup, tout en faisant un gros fuck à tous les champenois, j’ai choisi de parler de mon hôte : la mort !   Continuer la lecture de « La mortitude des choses de la vie »

Dylan est l’opium du peuple

Il n’y a pas si longtemps, la religion était l’opium du peuple. Une promesse de monde meilleur, faite aux prolétaires pour différer la révolte, ici-bas. Mais c’était surtout une illusion profitable aux classes dominantes, une idée qui conforte leur pouvoir. Aujourd’hui, les jeux et la télévision sont le nouvel opium du peuple et en ce moment, les jeux olympiques télévisée nous détourne de la réalité.  Alors, pour m’endormir, j’ai le choix entre une bonne partie de curling acrobatique, la vie des pandas roux en milieu neigeux ou un zapping sur mes 200 chaines, dont 195 que je ne regarde jamais. Et bien m’en a pris, je suis tombé sur « Sundance TV » et sur un extraordinaire documentaire : Lost Songs : The Basement Tapes Continued.

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La rincée des douze singes

Nous sommes tous des singes et nous sommes tous des candidats au conditionnement. Prenez douze singes, mettez-les dans une pièce où est accrochée une banane au plafond, et seule une échelle permet d’y accéder. Les singes sont agiles et vont monter sur l’échelle pour prendre les bananes. Oui, mais la pièce a été dotée d’un système de sprinklers qui arrose toute la pièce d’eau glacée dès qu’un singe tente d’escalader l’échelle. Résultat, douche froide pour tous les singes. C’est le conditionnement. Les chimpanzés apprennent très vite que tenter de prendre la banane, c’est faire subir au groupe une douche glacée, et les singes n’aiment pas ça. Ils apprennent en regardant leurs congénères, mais également en tentant eux-mêmes l’escalade. Si l’apprentissage ne se fait pas toujours par expérience individuelle, il se fait très vite par les réactions du groupe. Si un chimpanzé tente l’expérience, les plus vifs et les plus forts se précipitent sur lui pour empêcher que tous ne subissent la douche froide et l’impétueux macaque est remis à sa place à grand coup de pied au cul. Un fois l’apprentissage bien acquis, le système d’eau glacée est désactivé. Les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent pas d’approcher de l’échelle. Bien que ne craignant plus d’être aspergés, les chimpanzés ont consolidé un comportement interdit.

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