Souvenir d’ancien combattant

Aujourd’hui, rien que pour entrer dans un lieu public, il faut lire 3 pages de recommandations, signer une décharge, vous laver à la Bétadine, vous habiller avec des sacs poubelles Handy Bag et faire 5 tests PCR. Il est bien loin le temps où tout le monde s’en battaient les couilles de l’hygiène collective. C’était il y a moins de 2 ans, j’entre dans le resto indien où il règne une atmosphère de zouk marocain. On est très loin du velours, de la flanelle et des discutions feutrées. Il est 19h45, je m’installe au Punjab Princesse. À peine mon cul à t-il touché la chaise inconfortable que le serveur aussi roux que pakistanais, je ne savais même pas que cela pouvait exister, pose une bière indienne devant moi. Je n’avais rien commandé, mais j’avais soif, comme j’avais déjà la chiasse, autant finir le taf, me suis-je dis, d’autant que je ne suis pas entré dans ce trou du cul du monde dans un objectif de calbute immaculé !

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Ni pour, ni contre, bien au contraire …

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris la plume, enfin, mon clavier à bras le corps, ce qui est la même chose sauf que ce n’est pas pareil. La chose qui me frappe durant cette pandémie, c’est la vitesse, la facilité avec laquelle le quidam moyen, parfois très moyen parfois, est devenu un éminent spécialiste des épidémies, des taux de prévalence, des courbes de mortalité, de la chloroquine, de la vaccination, mais pas trop les gestes barrières, faut pas déconner sur notre liberté de faire la fête dans des rades surpeuplés. Tous, savent exactement ce qu’il est bon ou pas pour l’humanité, bon ou pas de penser sur le sujet. Mais pas moi, j’avoue, je ne me prononce pas. Ce n’est pas que je n’ai aucune opinion sur le sujet, j’ai une opinion, mais masquée. Tous les philosophes vous le diront, l’opinion n’a rien à faire avec la science, “Ce n’est point dans les impressions que réside la science, mais dans le raisonnement sur les impressions”. Je pourrai citer d’autres philosophes, mais je crois qu’on a compris l’idée : la science est du côté de la connaissance, de la certitude, de l’évidence, du raisonnement, de l’absolu, et pas du côté de l’opinion… et pourtant, quand un événement tel qu’une épidémie, vous tombe dessus, doit-on forcément se taire ? Et préférer la sagesse du silence à l’incertitude de l’opinion ?

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Vis ma vie de confiné

C’est l’une des conséquences du confinement imposé pour lutter contre le virus du Pangolin Chinois. Nous vivons cloîtrés, depuis une cuisine transformée en bureau de télétravail ou du fond de notre canapé, smartphone scotché à la main, nous vivons désormais notre vie…. sur internet. Alors que les stories des exploits culinaires de vos amis ont remplacé dans votre fil d’actualité celles des rayons vides de supermarché, vous vous amusez à scruter les arrières plans des bibliothèques des journalistes et intervenants de BFN plutôt que d’écouter les commentaires anxiogènes de pseudo-experts qui changent d’avis comme de photo de fonds d’écran. On s’est tous dit qu’on n’allait pas rester planté devant la télé toute la journée, qu’on allait en profiter pour apprendre à cuisiner, faire des abdos tous les jours, lire enfin Proust en entier, apprendre à tricoter…

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Tu aimes les chians ?

« Tu aimes les chians ? Bien sûr, j’aime les chians, mais je préfère les caravanes« . Dans le monde trépidant des gangsters, il faut savoir se servir. Dans le monde trépidant des manouches, il fait savoir ne pas se coucher. Franky 4 doigts vole un énorme diamant, Boris le Hachoir, un russe aussi tordu que la faucille soviétique et aussi dur que le marteau qui l’accompagne, Turkish, Tommy, Tony dents de plombs, Mickey, un gitan complètement fêlé, et quelques autres fêlés, vont courir après. Et au milieu, un chian. Ce film, pour un amateur de réplique culte, c’est comme un coq au vin pour un poivrot. Sauf, que je hais les chiens. Mais pourquoi donc cette haine envers le meilleur ami de l’homme ?

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Faut pas avoir peur de jouer avec sa langue maternelle

Il y a eu des duo célèbres, comme Adam et Eve, la belle et la bête, Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, Tom et Jerry, Bonnie & Clyde, Starsky et Hutch, Castor et Pollux, Jacquie et Michel, Procter & Gamble, Gault et Millau, Roux et Combaluzier, Coca et Cola, mais Kama et Soutra sont mes préférés. Je les ai découvert dans les aventures du commissaire San-Antonio. Les livres de Frédéric Dard comptèrent parmi mes premières lectures au même titre que SAS ou le Club des Cinq petits cons. Vous comprenez mieux pourquoi j’ai viré psychopathe. Dans les livres du grand Dard, à ne pas confondre avec le gros dard, j’ai beaucoup été influencé par les exploits du commissaire, séducteur de ses dames devant l’éternel et acrobate du plumard.

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Comment ça va ?

Comment ça va ? Question ô combien anodine, mais qui aujourd’hui prend tout son sens. Il y a bien longtemps cette question voulait dire : comment va la selle ? Pas la selle du cheval, nos propres selles, même si les mots propres et selles juxtaposés, ça fait bizarre.  Ausculter ses propres excréments est loin d’être évident pour nous, le sujet est délicat. Et pourtant, ces déchets humains sont révélateurs de ce que nous mangeons, de comment nous métabolisons notre nourriture et ce que nous rendons à la nature, avec grand soulagement et force ventilation parfois. Sans évacuation, point de salut. Le « comment ça va » pullule. Pourtant, je pensais que c’était les trois mots les plus inutiles du monde de la communication. Celui qui y répond ne dit que rarement la vérité, tandis que l’autre ne veut pas vraiment savoir. À l’hypocrisie répond l’hypocrisie. Sans méchanceté ou manipulation bien sûr, mais cela n’empêche pas la conversation de sombrer dans la banalité et la superficialité. Nul cynisme, mais juste un constat. En interrogeant quelqu’un sur sa santé, on n’attend pas de lui qui réponde, qu’il s’allonge sur le divan et raconte ses problèmes existentiels. Pas d’introspection, il faut une réponse aussi concise que positive et passer à autre chose. La seule raison pour laquelle la plupart d’entre nous posions cette question est qu’il semblerait impoli de ne pas le demander. Aujourd’hui, c’est la seule question qu’il faut poser. Je l’ai donc posée à quelques-uns de mes amis imaginaires, en un mot commençons !

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Con-finement … mais finement con !

En ces heures graves, en ces heures de crise, moi, Psykopat 1er, dictateur de tous les soiffards, con fini, déclare que dorénavant, nous serons en confinement vineux afin de ne pas être en contact trop proches avec tous ceux qui sont finement cons. Mes propos peuvent paraitre excessifs, je le confesse, mais que voulez-vous, quand on est dictateur, on a le choix des armes. Et moi, chez confrères, j’ai choisi de ne pas baisser le coude. Je vais continuer à picoler et à confabuler. Comme vous le savez surement, un putain de virus Chinois va nous brider et nous empêcher de tenir la prochaine soiffardise. Les écoles sont fermées, ça ne change pas grand-chose à ma vie de prof, les hypermarchés sont dévalisés, la cote du papier toilette est au plus haut depuis quelques jours, loin devant le foie gras ou le champagne, normal, dès que quelqu’un tousse, y en a 10 qui se chie dessus et se torcher au foie-gras ne règle rien. Perso, j’ai congelé du PQ, on ne sait jamais. Pour oublier le bronx, je télétravaille, je picole et je réfléchis. Attention, ne pas télétravailler peut être nocif, pour avoir refusé se serrer la main de son collègue de travail, un trapézite s’est tué. Au lieu de se réunir pour picoler, picolons joyeusement chacun chez soi, ça ne règlera rien, mais ça vous fera un peu de bien. Pas de conférence, choisissez Confuron, un Condrieu, un Macon, un vin de constance ou d’ailleurs, portez un toast à la santé de vos amis et congénères, déguster le vin et envoyez-moi vos comptes-rendus de vins confinés avec humour pour faire le premier compte-rendu finement con de l’ère soiffard. Le compte rendu le plus con gagnera un séjour en chine. Confinement ou finement con mais rions, rions, car plus la situation est grave, et plus elle est difficile, plus nous devons faire l’effort de garder notre sens collectif de l’humour, et le soiffard est capable du pire comme du meilleur, mais c’est dans le pire qu’il est le meilleur … Et comme disait Confucius : Con promis, chose due ! Et si tu n’as rien à dire, cite un proverbe chinois.

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Résiste, prouve que tu existes …

Comme disait la philosophe Lorie, « il faut avoir la positive attitude« , ce à quoi lui répondait sa copine France Gall, « résiste, prouve que tu existes, cherche ton bonheur partout, va, refuse ce monde égoïste, Yeah, yeah, yeah … » Quand notre vie même d’êtres humains est menacée, les questions d’ordre philosophique ressurgissent inévitablement. L’essence même de la philosophie n’est pas seulement de savoir distinguer les différents domaines de la pensée humaine, mais elle réside surtout dans la capacité à lier ces domaines pour constituer une vue d’ensemble du monde et de l’homme. Le philosophe contemple le monde dans son ensemble. La pandémie vient nous rappeler l’importance, et l’urgence, de questions auxquelles les philosophes ont consacré des débats animés. Les questions couvaient sous la cendre. Le virus les a réveillées, et nous donne l’occasion de saisir la pertinence des analyses d’Auguste Comte, le père du positivisme. La société est trop souvent perçue négativement. C’est l’ordre établi, l’État qui tend à étouffer les libertés individuelles. Certains, qui ignorent sans doute tout de Pol Pot, Pinochet ou Loukachenko, jugent aujourd’hui, en France, l’État autoritaire, sinon dictatorial. Le philosophe Alain écrivait que « la corrélation est évidente entre individu et société« , ce qui signifie que l’un n’est rien sans l’autre. C’est ce qu’a exprimé le Président dans son discours : pensons et agissons en solidaires, plutôt qu’en solitaires. Nous ne pouvons faire face à la pandémie que collectivement, mais le comportement de chacun est primordial, car chacun est tributaire des autres. Cela s’appelle une société, justement !

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The big Fish

Une soirée soiffard, c’est la fête d’anniversaire de celui qui reçoit. C’est lui qui choisit ses invités, sa musique, son menu, ses quilles et qui décide si l’on porte des chemises à jabots et des chapeaux à plumes … ou pas ! C’est doublement vrai lorsque ledit soiffard fête vraiment son anniversaire et que les bougies sont aussi nombreuses que des puces sur le cul d’un babouin. Nous, on est serré comme des harengs, mais lui, DW Fishmen, en vieux loup de mer, est comme un poisson dans l’eau, ses yeux de merlan frit révèle qu’il est du signe poisson ascendant mayonnaise. Je sais, cette intro poissonneuse saute du coq à l’âne, mais permet à l’ablette que je suis, de noyer le poisson afin de tromper le pigeon. Pour notre Fishmen préféré, les années ont passé, à y regarder de plus près… ça marque, voilà 16 années qu’il a débarqué comme un flétan dans la bouillabaisse. A l’époque, il était beau comme une lamproie, je ne suis pas le genre à offrir ma capsule au premier maquereau venu, mais force était de constater, qu’il a la classe d’une daurade sans le snobisme de l’omble chevalier.

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Son altesse aime le Riesling

« La première qualité d’un grand vin est d’être rouge« . Combien de fois ai-je entendu cette ânerie ? Souvent, très souvent et souvent, ce qui fait trop de souvent, celui qui ânonner cela n’avait pas goûté de grand Riesling. Si la grandeur d’un vin pouvait se mesurer, ce serait à l’aulne, qui comme chacun sait, mesure 3 pieds 7 pouces et 10 lignes 5/6e de longueur, soit très exactement 1,188 m, à l’aulne donc de son potentiel de vieillissement, de sa complexité, de sa tenue à table et surtout de sa capacité à retranscrire un terroir, alors, le riesling arriverait dans le peloton de tête ! Voire devant.

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