Je ne dis pas que des conneries, j’en fais aussi…

J’emmerde l’enfance, l’adolescence, l’adulescence, la vieillesse, les anniversaires, la vie, la mort et tout le reste. Je conchie sur tout le reste d’ailleurs. Je hais les vacances, j’exècre le travail, j’abhorre l’oisiveté, je maudis la lecture et j’anathématise les références, les images, les comparaisons, les mises en abyme quotidiennes. Je me hais et je déteste encore plus les autres et tout ce qui puisse me sortir de cette détestation. Je veux que mon esprit soit remplacé et le corps aussi tant qu’on y est. J’ai surement droit à un reset, une régénération, une résurrection, un truc qui te fait repartir à zéro. Mais attention, pas de connerie, je ne veux pas de résurrection religieuse ou toute autre ineptie du genre. Je ne veux pas de pollution intellectuelle ou de sermon de masse que même un gamin de 10 ans y verrait les ficelles d’une bouffonnerie absurde.

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Déguster par les chemins de traverse

Déguster, c’est se pencher sur des mystères, en parcourir les méandres sans forcément réussir à les résoudre. Souvent, la route que l’on prend compte plus que la destination. Dans le film Sideways, on croise les registres, entre ridicule de situation, amour, gloire et beauté de la dégustation, une tranche de vie bien arrosée entre un amateur de vin et un buveur de vin. Entre celui qui intellectualise le vin et celui qui aime ou n’aime pas. Le vin a des origines si anciennes qu’elles se confondent avec l’histoire des hommes. Le vin a joué un rôle important dans notre civilisation, notre culture. Il a inspiré Caravage dans ses représentations de Bacchus, Véronèse et ses Noces de Cana, De Vinci, Renoir, Van Gogh … mais aussi Mozart dans le « Cosi fan tutte », mais il n’est pas très présent dans le cinéma. Bien avant JC, Gilgamesh le sumérien faisait la différence entre les bières de la Mésopotamie et les vins issus des monts Zagros ou du Liban. Platon, dans ses banquets, a fait état des principales saveurs et a classifié les odeurs en espèces ou familles. Un peu plus tard, Aristote propose une dégustation sensorielle définie par les quatre éléments : l’air, l’eau, le feu, et la terre. Même si la pratique de la dégustation est aussi ancienne que l’Histoire de la vigne et du vin, le terme dégustation n’apparaîtra qu’en 1519. La méthodologie se formalisera lentement à partir du XIVe siècle. En 2004, Richard Axel et Linda B. Buck, marquent par leur prix Nobel de médecine les progrès observés dans la connaissance des sens, du goût, et de l’odorat.

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Vous n’aurez pas l’Alsace et ma migraine

Il était quoi ? 7H47, à peine plus, pas moins non plus d’ailleurs. C’est une soif monstrueuse et une haleine de chacal qui m’ont réveillé. Je me lève, je la bouscule, comme d’habitude. La journée va être longue et probablement laborieuse. 4 heures de sommeil, à peine plus. Vous êtes combien ? Dis-je au troupeau de saumons qui s’amuse dans ma baignoire. 7 mon Colonel, me répond le plus gros, on attend la choucroute pour rentrer chez nous. Gardez-m’en une tranche, leur dis-je d’un ton alerte à Malibu. Je rampe jusqu’à la cuisine, Philou le Breton y a passé la nuit, il arbore une magnifique cape de mousquetaire, un masque de Batman et une couche Pamper’s Baby Dry. Il me lance un couteau de cuisine au visage en finissant une énorme andouillette purée qu’il a saucé au miel. Entre deux bouchées à faire pâlir un Sénégalais, il lâche Milou, son doberman habillé par Karl Lagerfeld et va se cacher dans le four.  Salut Portos, lui lance-je en même temps que son couteau de cuisine et les oreilles de son clébard. Reste dans le four, t’es déjà farci comme une paupiette, je vais t’arroser au Sylvaner et je te boufferai à midi.

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Les loges de la paresse

ParessePresque 20 jours de disparition totale, j’espère que vous n’avez pas appelé la police du vin ? Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas parti en Suisse pour planquer mes lingots tarbais et mes grands crus Bordelais, non, j’avais un peu de taf, du travail, de la besogne à finir, enfin, un vrai travail, pas un truc qui consiste à raconter une vie dont tout le monde se fout comme de son premier mauvais beaujolais. Tout ça pour te dire que le travail, même si c’est la santé, c’est aussi un peu le bagne. De servitude, pour les philosophes de l’Antiquité, à valeur refuge pour nos sociétés modernes, le travail à beaucoup changé en 3.000 ans. Pourtant, le travail n’a jamais rendu les gens heureux, demandez à un gilet jaune ce qu’il en pense. Paria ou marginal, le paresseux a toujours suscité autant louanges que dédain, jusqu’à Emmanuel Macron. Pourtant, depuis l’Antiquité, les philosophes font l’éloge de l’oisiveté contre le dogme du travail. Mais pourquoi défendent-ils la paresse ? Préférer l’oisiveté n’est pas un vilain défaut.

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Et surtout la santé …

Indiscutablement, 2018 aura été marqué par un évènement, les noces royales de Meghan et du prince Harry, l’amour était partout, mais surtout dans les coffres de Buckingham Palace. Les Français se sont remariés avec leur équipe de Football avec les pieds et le populisme est monté un peu partout, du Brésil à l’Italie où les ponts se sont écroulés de chagrin. Les gilets jaunes ont fêté le cinquantenaire de mai 68 à leur façon, le roi d’Arabie Saoudite a autorisé les femmes à conduire, mais toujours sous la Burqa.  La planète continue doucement de dépérir et les terroristes ne sont pas encore en vacances. Bref, il va falloir faire la fête pour oublier ça ?

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En attendant les monstres

« Quand le monde ancien tombe et que le monde nouveau ne s’est pas encore relevé, s’ouvre le temps des monstres« . Nous sommes entrés dans une période de grande insécurité. Ceux que certains prennent pour une période de paix, surtout dans les pays industrialisés et donc riche, est en réalité, une période en suspend.  Nous sommes suspendus à l’annonce du retour des monstres. Les guerres n’ont pas disparu, elles passent sous silence, les terroristes terrorisent toujours, mais loin des télévisions, les migrants migrent toujours et leur migration n’est vu que d’un œil, celui du politique avant celui de l’humanitaire. La planète s’assèche doucement et dans l’indifférence presque totale. J’ai le sentiment que, tous, nous attendons le monstre. Nous sommes en cellule, seul, nous protégeons notre petite cellule sans penser à protéger les autres, ceux qui ne partagent pas nos idées, nos valeurs, mais qui vivent sur la même planète et respirent le même air. Nous ne voyons le monde que d’un seul œil. Nous sommes tous des cyclopes.

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Ça s’est passé près de chez vous

Ce matin 2.687 cravates bariolées ont été tâchées par du dentifrice à la menthe, 15,27 tonnes d’ongles sont tombées par terre, 292 kilos de poils de nez ont été coupé et un charentais a été retrouvé étouffé par sa charentaise. Un requin marteau a confondu un surfeur avec son petit déjeuner alors que 25 personnes ont craché du sang en Transylvanie, 40.184 maillots ont été épilées en Ukraine. Un breton amnésique s’est coupé une couille avec sa scie circulaire. 2.147 chats dormaient les tripes à l’air sur les autoroutes d’Espagne. Un garagiste Suédois a croisé son ex dans le lit de son conseillé fiscal et les a défoncés avec le cric de sa Volvo. Ce matin un Polonais ivre a buté 9 belettes pour se faire un Bœuf Miroton, 216 prisonniers russes ont découvert les joies de la sodomie. Ce matin un schizophrène a hurlé parce qu’il croyait qu’il n’était plus lui. Ce matin 419 ventres ont été ouverts sur les différentes tables d’opérations françaises. Ce matin un abstinent de 34 ans a appris qu’il avait une cirrhose, le sida et la rougeole. 3 jolies biches se sont coiffées avec le radiateur d’un 33 tonnes. 2.157 suisses ont cassé leurs biscottes à cause d’un beurre trop dur. Ce matin un militaire Américain de 41 ans a été retrouvé avec son M16 planté dans le rectum. Ce matin un policier aveugle a tiré sur son père pensant que c’était sa mère.

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Pas folle la Négrette

Lou-tsé, le moine procrastinateur, estimait que tout arrive pour une raison précise, sauf au football. L’être humain est un animal doué de raison, une raison sans faille, un esprit équilibré, qui, la plupart du temps, pense que les choses arrivent parce qu’elles doivent arrivées. Celui qui a perdu la raison, le fou, pense que les choses arrivent sans raison, comme au football. Le football est donc un sport de fou, il suffit d’observer ses supporters pour s’en convaincre définitivement. Je pense même, que la folie, peut-être plus que la raison, est une caractéristique habituelle de l’être humain en général et du supporter en particulier. Il est difficile d’établir une frontière précise entre la folie et la parfaite santé mentale, que nul ne possède peut-être, à part moi. La conséquence logique serait alors que tous les hommes sont fous, mais qu’ils le sont plus ou moins et de différentes manières, et la passion du foot en serait la pire. Donc, le foot, c’est fou, et pour ceux qui reviendraient de la planète Mars Attacks, c’est un jeu qui se joue par paquets de 23, répartis en deux groupes de 11, appelés joueurs, et un groupe de 1, appelé de noms d’oiseaux que la bienséance et quelques convenances m’empêchent de citer ici, mais, par exemple « mais va t’acheter des putains de lunettes ou quoi, bordel, non mais qui c’est qui m’a foutu un imbécile pareil ».

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Voici venu le temps des rires et de Didier Deschamps

Je suis fatigué, raide mort, lessivé, éreinté, harassé, vidé, même un peu fourbi, voire fourbu, ça dépend des jours, je n’ai que le temps de bosser, même plus de temps à perdre et ça fait un bout de temps que je ne suis pas passé par ici. Pas le temps, plus le temps, j’ai des valises en carton sous les yeux et un sourire captieux (oui, je sais, mais j’avais envie de dire captieux). J’ai même plus le temps de boire un coup de Meursault bien frais, de lire et encore moins le temps d’écrire. Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous parler, en fait, à la base, je voulais faire un post sur la dendrochronologie et le Meursault bien frais, mais je suis dit que ça n’intéressait surement personne, moi, personnellement, j’avoue que je m’en cogne de la dendrochronologie (mais pas du Meursault). Si je n’ai pas le temps, alors parlons du temps. Pas le temps qu’il fait, puisque, d’ici à ce que vous me lisiez, le temps aura surement changé, les orages auront, peut-être, pris la décision d’aller rincer quelqu’un d’autre. Mais, toujours soucieux d’élever le débat citoyen, je vous propose aujourd’hui des éléments de réponse à une vraie question dans l’air du temps : Le temps existe-t-il, les événements passés et futurs existent-ils, et y a-t-il un présent objectif et en corollaire, la France sera-t-elle championne du monde de football avec les pieds ?

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Texte parfait (et encore, je suis modeste)

Chaque fois que je commande sur internet, chaque fois que je vais au resto ou à l’hôtel, chaque fois que j’utilise les services d’un artisan ou un SAV, chaque fois, inévitablement, je reçois un questionnaire de satisfaction. Qu’on s’entende bien, je ne suis pas un donneur de points ou de satisfecit. Qu’est-ce que ça peut vous foutre que je sois satisfait du vendeur ou du plat qui m’a été servi ? Si j’ai quelques choses à dire au loufiat qui m’a apporté mon andouillette, je lui dirais moi-même. Si je ne suis pas satisfait, je suis assez grand pour le lui dire entre quatre yeux, sans passer par son patron. Vous voulez me satisfaire ? Mon cul, je ne suis pas dupe. Vous voulez avant tout me fidéliser. Si vous voulez vraiment me satisfaire, lâcher moi la grappe avec vos évaluations. Aujourd’hui, nous sommes dans l’évaluation permanente, depuis l’école, nous sommes notés, cela continu dans le monde du travail où nous sommes évalués en permanence. Pernicieusement, l’évaluation s’est glissée dans le monde du loisir. Si tu invites une fille au resto, tu devras évaluer ton chauffeur Uber, qui lui aussi t’évaluera, tu évalueras ton barman pour l’apéro et ton restaurant avant d’évaluer la fille sur Tinder. Si tu loue ton appart, tu seras toi-même évalué par ton locataire que tu évalueras. L’évaluation ou le culte de la perfection.

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