Con-finement … mais finement con !

En ces heures graves, en ces heures de crise, moi, Psykopat 1er, dictateur de tous les soiffards, con fini, déclare que dorénavant, nous serons en confinement vineux afin de ne pas être en contact trop proches avec tous ceux qui sont finement cons. Mes propos peuvent paraitre excessifs, je le confesse, mais que voulez-vous, quand on est dictateur, on a le choix des armes. Et moi, chez confrères, j’ai choisi de ne pas baisser le coude. Je vais continuer à picoler et à confabuler. Comme vous le savez surement, un putain de virus Chinois va nous brider et nous empêcher de tenir la prochaine soiffardise. Les écoles sont fermées, ça ne change pas grand-chose à ma vie de prof, les hypermarchés sont dévalisés, la cote du papier toilette est au plus haut depuis quelques jours, loin devant le foie gras ou le champagne, normal, dès que quelqu’un tousse, y en a 10 qui se chie dessus et se torcher au foie-gras ne règle rien. Perso, j’ai congelé du PQ, on ne sait jamais. Pour oublier le bronx, je télétravaille, je picole et je réfléchis. Attention, ne pas télétravailler peut être nocif, pour avoir refusé se serrer la main de son collègue de travail, un trapézite s’est tué. Au lieu de se réunir pour picoler, picolons joyeusement chacun chez soi, ça ne règlera rien, mais ça vous fera un peu de bien. Pas de conférence, choisissez Confuron, un Condrieu, un Macon, un vin de constance ou d’ailleurs, portez un toast à la santé de vos amis et congénères, déguster le vin et envoyez-moi vos comptes-rendus de vins confinés avec humour pour faire le premier compte-rendu finement con de l’ère soiffard. Le compte rendu le plus con gagnera un séjour en chine. Confinement ou finement con mais rions, rions, car plus la situation est grave, et plus elle est difficile, plus nous devons faire l’effort de garder notre sens collectif de l’humour, et le soiffard est capable du pire comme du meilleur, mais c’est dans le pire qu’il est le meilleur … Et comme disait Confucius : Con promis, chose due ! Et si tu n’as rien à dire, cite un proverbe chinois.

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Amphore et contre tous, le tonneau des Danaïdes

Non, les Danaïdes n’étaient pas des soiffardes, toujours promptes à aller s’abreuver aux amphores qui trainaient çà et là. Il y a bien longtemps, aux environs de ce qui est aujourd’hui l’Égypte et la Libye, vivait deux frères, Égyptos et Danaos. Le premier a eu cinquante garçons, le veinard, le second cinquante filles, pas de bol, la dot allait être sévèrement burnée, ou pas. À la suite d’une vague dispute de frangin au sujet de l’héritage du dabe, Danaos fuit avec sa nombreuse progéniture en Argolide, située dans la péninsule du Péloponnèse. A peine installé que voilà ti pas que les fils d’Égyptos, les cousins des filles de Danaos, les danaïdes, j’espère que vous suivez, se joignent à eux. Aussi sont sec, si je puis dire, les 50 mecs demandent en mariage les 50 demoiselles. Le daron n’est pas très favorable à ces unions, le banquet risque de lui déplumer le larfeuille. Malin, il fait semblant d’accepter et demande à chacune de ses filles de trucider son époux lors de la nuit de noces. Toutes acceptent, sauf Hypermnestre mariée à Lyncée qui a eu la bonne idée de préserver la virginité de sa future épouse. Plus tard, Lyncée se chargera de trucider son beau-père et ses quarante-neuf cousines entretemps remariées. Cette histoire a tourné au carnage façon « une nuit en enfer » mais, au désespoir de JeanDa, sans Salma Hayek. Mais, c’est bien en enfer que les danaïdes seront envoyées. C’est dans ce charmant lieu de villégiature que, en guise de punition, on leur confia la difficile tâche de remplir sans fin un tonneau au fond percé. Le genre de tâche inutile et interminable, un peu comme Sisyphe et son rocher, une tâche ingrate, à laquelle notre bon docteur Mabuse, si je ne m’abuse, va s’atteler ce soir. Nous verser des vins d’amphore, encore et encore, et ça continue encore et encore ! C’est que le début, d’accord, d’accord ! Et tenter, à l’image des Danaïdes, en vain et contre tous, de remplir notre cerveau inculte et réfractaire aux vins différents.

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The big Fish

Une soirée soiffard, c’est la fête d’anniversaire de celui qui reçoit. C’est lui qui choisit ses invités, sa musique, son menu, ses quilles et qui décide si l’on porte des chemises à jabots et des chapeaux à plumes … ou pas ! C’est doublement vrai lorsque ledit soiffard fête vraiment son anniversaire et que les bougies sont aussi nombreuses que des puces sur le cul d’un babouin. Nous, on est serré comme des harengs, mais lui, DW Fishmen, en vieux loup de mer, est comme un poisson dans l’eau, ses yeux de merlan frit révèle qu’il est du signe poisson ascendant mayonnaise. Je sais, cette intro poissonneuse saute du coq à l’âne, mais permet à l’ablette que je suis, de noyer le poisson afin de tromper le pigeon. Pour notre Fishmen préféré, les années ont passé, à y regarder de plus près… ça marque, voilà 16 années qu’il a débarqué comme un flétan dans la bouillabaisse. A l’époque, il était beau comme une lamproie, je ne suis pas le genre à offrir ma capsule au premier maquereau venu, mais force était de constater, qu’il a la classe d’une daurade sans le snobisme de l’omble chevalier.

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L’amer, la bouillabaisse et le blanc Cassis

Je connais un mec qui facture 3.000 boules une prestation de FengShui parce qu’il a déplacé 3 burlingues et ajouté un Yucca, pour un bon avocat c’est 400 de l’heure, une passe dans un Algeco avec une malienne c’est 60, un audit pour une PME c’est entre 10.000 et 150.000 € pour démontrer qu’il ne faut plus que l’entreprise fasse ce type de dépense, un travailleur sans papelard c’est 600 par mois, le même régularisé c’est 1200 plus les charges, un slip en peau de dragon du Komodo c’est 300 et une bouillabaisse sur le vieux port de Marseille c’est le PIB du Congo. Quand la bouffe prend l’ascenseur social, ça fait mal au cul. L’arnaque à la bouillabaisse, c’est un classique de l’été marseillais, un cliché parmi les clichés. bouillabaisseCet emblème de la cuisine populaire n’est plus le plat des pauvres pêcheurs, c’est devenu un plat de riches, servi dans les établissements gastronomiques, un produit d’appel pour les restos du Vieux-Port ou les calanques à touristes. Pour la partie liquide, ce n’est guère mieux. Le blanc de Cassis, sec et sans âme. Pas de quoi se resservir la nuit et encore moins en ramener à la maison. J’avais envie de tout casser, mais j’ai finalement, j’ai compris que la violence ne résout rien quand j’ai vu ce moustique se poser sur mon testicule gauche. Bref, je suis rentré le corps couvert de piqure de moustique, l’estomac dans l’étalon et une furieuse envie de déboucher un bon rouquin.

Ça tombe bien, sur les conseils éclairés de la seule personne qui semblait avoir quelques connaissances œnologiques (Le Chai Cassidain à Cassis), j’ai ramené un Coteaux d’Aix, maigre butin, une syrah acoquinée à de la Grenache et du Cabernet. Premier nez, on se risque sur le bizarre, le sauvage, y a de la bête mouillée là-dedans, pas spectaculaire mais bien tapi au fond. Puis, doucement, ça se met en place et ça te met une belle baffe. Ça cause dans la poste, comme dirait Ranulphe, ça envoi du steak, ça ramone comme disait Joey. On se laisse happer par ses notes de cassis, le fruit, pas la ville qui sent les pieds de touristes allemands, la mûre, des accents du sud, pas l’accent ridicule du kéké de Marseille, l’accent de la garrigue, de l’iode des calanques, du thym de Provence. La bouche virevolte comme une danseuse boiteuse. Elle sautille, claque, frappe des mains et des pieds. Un fruit noir, une perle, une olive et un bois justement dosé. La danseuse est fraiche, sa finale te met une deuxième baffe en pleine tronche. Chocolat à la menthe et une magnifique amertume. Oui, amère comme une bouillabaisse sur le vieux port, amère comme un blanc de cassis à 35 boules sur le port de cassis, amère comme la fille que t’a beaucoup aimé et qui n’a jamais rappelé. Cet amer-là. Mais l’amer de la danseuse, c’est le meilleur, parce que quand, sur la fin, béat, tu chiales comme un con, tu revis le plus beau, la danse.

Coteaux d’Aix Terra d’Or Cuvée Vieille Vignes 2006 Domaine les Béates

Pas folle la Négrette

Lou-tsé, le moine procrastinateur, estimait que tout arrive pour une raison précise, sauf au football. L’être humain est un animal doué de raison, une raison sans faille, un esprit équilibré, qui, la plupart du temps, pense que les choses arrivent parce qu’elles doivent arrivées. Celui qui a perdu la raison, le fou, pense que les choses arrivent sans raison, comme au football. Le football est donc un sport de fou, il suffit d’observer ses supporters pour s’en convaincre définitivement. Je pense même, que la folie, peut-être plus que la raison, est une caractéristique habituelle de l’être humain en général et du supporter en particulier. Il est difficile d’établir une frontière précise entre la folie et la parfaite santé mentale, que nul ne possède peut-être, à part moi. La conséquence logique serait alors que tous les hommes sont fous, mais qu’ils le sont plus ou moins et de différentes manières, et la passion du foot en serait la pire. Donc, le foot, c’est fou, et pour ceux qui reviendraient de la planète Mars Attacks, c’est un jeu qui se joue par paquets de 23, répartis en deux groupes de 11, appelés joueurs, et un groupe de 1, appelé de noms d’oiseaux que la bienséance et quelques convenances m’empêchent de citer ici, mais, par exemple « mais va t’acheter des putains de lunettes ou quoi, bordel, non mais qui c’est qui m’a foutu un imbécile pareil ».

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Petrus, pourvoyeur d’émotion

Les émotions sont des concepts très complexes, philosophiques avant d’être scientifiques, ce qui explique qu’elles furent longtemps dédaignées par les scientifiques. En effet, comment concevoir étudier des phénomènes aussi subjectifs, aussi personnels, aussi intimes ? Mais L’émotion n’est pas un phénomène totalement subjectif, certains éléments, certains processus physiologiques, comme l’accélération du pouls, la transpiration, sont communs à l’ensemble des Hommes sur la planète. Un sourire est reconnu, du fin fond de la forêt amazonienne jusqu’au cœur de la chine comme un signe de joie. Basiquement, l’émotion peut se définir comme une manifestation de la vie affective, généralement accompagnée d’un état de conscience agréable ou pénible. L’émotion est donc un trouble à durée variable, une rupture d’équilibre, contrairement à la passion, qui est un déséquilibre durable de la raison. Longtemps méprisées, parfois diabolisées, souvent incomprises, les émotions ont fait l’objet de vives discussions, pour certains philosophes, elles constitueraient un obstacle majeur au plein accomplissement de l’action, elles fausseraient le jugement et seraient une entrave aux processus délibératifs menant à l’action.

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Éloge de l’audace

Plus notre monde est sécurisé, et plus nous sommes craintifs et moins nous osons. Pourtant, c’est en osant que nous progressons. Comment se réjouir d’un parcours où l’on ne s’est jamais exposé, jamais mesuré aux difficultés. « Il meurt lentement celui qui devient l’esclave de l’habitude, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves » écrivait Pablo Neruda. A force de sécurisation tous azimuts, nos grandes anxiétés ont disparues et ont laisser la place à des peurs plus insidieuses :  la crainte du regard et du jugement de l’autre, peur de laisser un message sur un répondeur, de vieillir, de parler à des inconnus, d’avoir l’air médiocre, de prendre des décisions…

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La clé du vin

Un désaccord ne signifie pas toujours qu’on s’oppose, mais le plus souvent, qu’on se complète, comme le prouve cette anecdote tirée du Don Quichotte de Cervantès. Un village reçoit un tonneau de vin et veut savoir si le vin est bon. Les villageois font appel aux compétences de deux éminents spécialistes du village.  Le premier goûte le vin et dit : « ce vin est excellent, fin, élégant, très long en bouche, mais ce petit goût de fer gâche un peu la finale« . Le deuxième goûte à son tour et dit : « Ce vin est très bon, souple, délicieux si ce n’est ce goût de cuir qui en altère sa saveur« .

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Hasta la victoria siempre des vins natures

« Quand la première pensée qui vient à l’esprit en goûtant un vin est « ah, ça c’est un vin nature », est-ce une bonne chose ? Je veux dire par là que cela prend le pas sur l’appellation, le terroir, le millésime, etc… » C’est la question que pose notre JeanDa préféré. C’est un putain de poncif, mais c’est aussi une putain de bonne question qui méritait un peu plus qu’une réponse en commentaire. Que l’on déguste un vin naturel ou pas, chaque vin a ses arômes propres, sa typicité. Lorsque l’on goûte pour la première fois un vin dit « naturel », on est souvent dérouté, car il est différent de ce que l’on a l’habitude de déguster. Ce plongeon dans l’inconnu nous fait découvrir des goûts, des arômes différents qui vont à l’encontre de nos habitudes de consommation. Débarrassé de chimie, libéré des levures industrielles et des autres poudres de perlimpinpin, délivré de la sainte barrique et de la technologie toute puissance, le vin perdrait son âme, son goût de terroir et ses références aux millésimes ? Surement pas. Une jolie fille sans maquillage reste une jolie fille, si et seulement si, elle était jolie avant de se maquiller. C’est pareil pour le vin.

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Le désaccord n’est pas un bourre-pif collaboratif

J’aime le désaccord ! Du fait notamment de sa mauvaise réputation. Mais, comment fonder quelque chose sur un désaccord ? La première chose à bien comprendre, c’est que nous ne croyons plus au rêve d’une société sans contradiction, sans conflit, entièrement réconciliée, parce que les sociétés les plus totalitaires sont issues de ce rêve-là. Nous savons donc que nous sommes plongés dans le conflit des interprétations, dans le désaccord, jusqu’à la fin des temps. Amen ! C’est notre karma. Quand il persiste et semble insoluble, le désaccord est perçu comme un échec, il reflèterait l’incapacité pour les individus à parvenir à un consensus. La tradition philosophique semble à ce titre majoritairement accepter l’idée selon laquelle le désaccord doit être surmonté au profit d’un accord sur ce qui est jugé vrai ou raisonnable. Aristote, lui-même, affirme que la délibération, a pour horizon le dépassement des différends grâce aux vertus du logos (la parole). Désolé mon cher Aristote, mais c’est faux, archi faux. C’est des conneries. Le débat n’a pas pour ambition de convaincre, mais de vaincre, même si c’est con de vaincre ! Mais c’est comme ça. C’est un affrontement. Le désaccord, loin d’être un échec possède bel et bien une valeur. Bien plus qu’un accord, un désaccord permet de clarifier l’identité respective de ses opposants, et de les positionner clairement. Le désaccord permet ainsi à ceux qui l’expriment de faire entendre leur voix, et de satisfaire leur besoin de reconnaissance par le biais de la protestation et de la revendication, avant d’être enfermés et bannis à jamais. Comme le disait le Mahatma Gandhi, un désaccord honnête est souvent un signe de progrès. Deux personnes en désaccord s’accordent au moins pour dire que ça leur fait un point commun. Du désaccord né le compromis et la tolérance.

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