Où sont les neiges d’antan ?

C’était mieux quand c’était mieux avant, me disait, avec philosophie, « Djénifeur », ma shampouineuse, tout en me malaxant frénétiquement le crâne. Passé le fait qu’elle a juste 16 ans et qu’elle confonde Proust et Gérard de Villiers, elle coupe les cheveux en quatre et pense que le travail, c’était mieux avant, que Cabrel, c’est mieux que Nirvana et que les hommes politiques d’avant, ils savaient parler aux gens. Elle a terminé son analyse sociologique par un inévitable : « y a plus de saisons« . Sur ce point, elle a fondamentalement raison, ils ont prévu de la neige ce soir ! Je ne sais pas qui il a derrière les « ils », mais ils ont eu foutrement raison.

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Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter

Ce titre est une citation issue des Syllogismes de l’amertume d’Emil Cioran. Pour une bonne partie, c’est un texte tiré de feu leverasoif. Oui, je sais, je fais de la récup. Pourquoi exhumer un vieux texte ? Parce qu’il le vaut bien ! Parce que je l’ai décidé et parce qu’il contient tout ce qui est important à mes yeux. Une rasade de vin, un chouia de philo, de la mélancolie, celle qui, comme les coups de soleil, fait mal la nuit, une touche d’absurdité, un rot, un pet, des pandas roux, un boukistanais et beaucoup de dérision. Cioran a surement raison, dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter. Mais j’ajouterai que si dans ce monde sans mélancolie, sans amertume, si les rossignols devaient roter, alors, il faudrait aussi que les pandas roux pètent… Dans un monde mélancolique, rire est salutaire, le rire, c’est sérieux …  Imagine une soirée calme, tranquille, à siroter un verre de Meursault bien frais.

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La comparaison n’a pas toujours raison

Friedrich Nietzsche n’avait pas toujours raison, sauf quand il a dit « tous ce qui nous tue nous rend plus mort » ou quand il affirmait que le christianisme et l’alcool étaient les deux plus grands corrupteurs ou quand il écrivait qu’il était absurde de comparer un nihilisme et un humanisme et aussi quand … Bref, il avait quand même souvent raison le Nietzschounet et en plus, il le disait mieux que moi. Il y a toujours matière à comparaison, un peu comme quand tu compares le bide de JeanDa avec l’esprit de déduction de Rage, comparé au vide sidéral, même la bedaine du frisé nous inspirera toujours la grâce d’un éléphanteau dans un musée de porcelaines miniatures. Hormis pour Régis, pour qui le raisonnement reste encore une démarche abstraite, nous avons souvent besoin, pour réellement comprendre certaines choses, d’établir des points de relation avec notre vécu, avec la réalité perceptible par nous.

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Ni Dieu ni mètre étalon

Avant tout, je tiens à avertir mes lecteurs, si, dans ce texte inspiré d’un épisode de South Park, une série animée inspirée par le style de Terry Gilliam des Monty Python, si certains arguments et exemples vous ennuient, vous offusquent ou même vous choquent, tant mieux, c’était le but ! Comme me l’a enseigné personnellement Bouddha, la sagesse se trouve sur la dent du même nom ou sur la voie du milieu, mais attention, c’est dangereux, surtout sur l’autoroute de la vie. South Park est très pipi-caca, vulgaire, grossier, obscène, blasphématoire, insultant, politiquement incorrect, bref, tout ce que j’aime. Mais, si on regarde au-delà des apparences et des préjugés, on trouvera matière à discuter sur le fond plutôt que sur la forme, et y trouver matière à de grands questionnements philosophiques.

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Leçon de philo pour les agités du bocal

La philosophie ne doit pas être moralisatrice, mais inspirante. Que cette histoire soit vraie ou non importe peu, la leçon qu’elle apporte, en revanche, est pleine d’inspiration. Tout commence dans une salle de classe. Le cours commence et les élèves s’installent, prêts à écouter leur professeur. Le prof de philosophie se tient devant ses élèves et introduit son cours :  » Nous n’avons qu’une vie à vivre, une ombre fuyante au sein de toute la vie de ce vaste univers. Nous avons la capacité de tout accomplir. Vraiment tout ! Si nous utilisons notre temps intelligemment ». Puis, il sort de son sac un bocal vide et le pose devant lui et commence à le remplir avec des balles de golf. Une fois le bocal rempli de balles, il demande aux étudiants si le pot est plein. Unanimement, les étudiants conviennent qu’il l’est. Le professeur se saisit alors d’une boîte de petits cailloux et les verse dans le bocal. Il secoue légèrement le bocal pour laisser les cailloux rouler vers les zones libres entre les balles de golf. Il repose ensuite sa question et, une fois encore, les étudiants répondent en chœur que le récipient est rempli. Il prend alors une boîte contenant du sable et commence à le verser dans le pot. Bien entendu, le sable remplit tout l’espace entre les balles de golf et les cailloux. Une nouvelle fois, il pose la même question, et obtient la même réponse. Le bocal est maintenant plein. Le professeur, franchement amusé, prend une bouteille de vin de son sac et verse tout leur contenu dans le pot. Le vin comble alors immédiatement tout l’espace vide entre le sable. Réalisant qu’il se sont encore fait avoir, les étudiants rient de bon cœur.

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N’ayons pas peur d’Épicure

Cette fois, c’est du sérieux, nous allons causer philo et nous piquer d’Épicure. Mais c’est quoi un épicurien? Ce n’est pas toujours une sinécure que d’être un accro d’Épicure qui aime les épines et pas les roses et souvent, les orties sont ses copines. Oui, je m’adonne à l’hédonisme, je suis un ampélosophiste, un humaniste de bistrot, que je préfère au platonisme qui n’a rien à voir avec celui qui aime les femmes plates. Si je suis un épicurien, c’est que je me contente du mieux que rien, de la guêpe, je ne crains le Dard, mais comme Frédéric, je tiens d’Épicure le don d’esquiver les jouisseurs insupportables. Je suis de l’épicurie, mais je déteste les hommes et les vins qui sentent l’écurie. L’épicurisme, c’est une vie dédiée au plaisir. Un terme galvaudé, par des partouzards ou des érotomanes de tous poils, à la recherchent d’un prétexte doctrinal à leurs activités lubriques. L’image du pourceau colle à la peau des épicuriens. Ce ne sont pas des gloutons, jouisseurs et ignorant, l’épicurisme, qui fut, avec le stoïcisme, l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité, est souvent confondu à tort avec une recherche effrénée du plaisir.

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Comme un dieu parmi les hommes

Paradoxe épicurien sur l’amitié et le vin

L’homme heureux a-t-il des amis et du vin ? Même si elle est paradoxale, la question n’est pas absurde. Elle est même à la croisée de mes préoccupations actuelles. Commençons par exposer le problème de manière abstraite. On voit de suite poindre le casse-tête logique où se croisent les définitions de l’amitié, du besoin, du bonheur et du vin. D’un côté, l’affaire est pliée, c’est évident, l’homme heureux a des amis, des amis qui aiment le vin, évidemment. Justement, sans amis et sans vin, abandonné comme un chanteur mort, l’homme ordinaire, à l’instar du vin ordinaire, serait le plus malheureux des hommes. Donc l’homme heureux a des amis, et si possible, nombreux, amateurs de vin, fidèles et eux-mêmes heureux, puisque le bonheur est contagieux. C’est même la seule définition raisonnable de l’homme heureux. Oui mais ! Si l’homme était vraiment heureux, il n’aurait besoin de rien ni de personne, il n’aurait donc pas d’amis et pas de vins dans sa cave, il se suffirait à lui-même. Il passerait ses journées sur Eurosport à mater du Curling acrobatique ou des replays de confessions intime pour se bidonner quand Francis Lalanne entre en communication avec les arbres.

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