Comme un dieu parmi les hommes

Paradoxe épicurien sur l’amitié et le vin

L’homme heureux a-t-il des amis et du vin ? Même si elle est paradoxale, la question n’est pas absurde. Elle est même à la croisée de mes préoccupations actuelles. Commençons par exposer le problème de manière abstraite. On voit de suite poindre le casse-tête logique où se croisent les définitions de l’amitié, du besoin, du bonheur et du vin. D’un côté, l’affaire est pliée, c’est évident, l’homme heureux a des amis, des amis qui aiment le vin, évidemment. Justement, sans amis et sans vin, abandonné comme un chanteur mort, l’homme ordinaire, à l’instar du vin ordinaire, serait le plus malheureux des hommes. Donc l’homme heureux a des amis, et si possible, nombreux, amateurs de vin, fidèles et eux-mêmes heureux, puisque le bonheur est contagieux. C’est même la seule définition raisonnable de l’homme heureux. Oui mais ! Si l’homme était vraiment heureux, il n’aurait besoin de rien ni de personne, il n’aurait donc pas d’amis et pas de vins dans sa cave, il se suffirait à lui-même. Il passerait ses journées sur Eurosport à mater du Curling acrobatique ou des replays de confessions intime pour se bidonner quand Francis Lalanne entre en communication avec les arbres.

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