Vins natures, vraie croyance ou fausse sceptique

Il faut bien le reconnaitre, c’était une soirée impressionnante, une impressionnante déclinaison de vins naturels, tous très bons, mais assez souvent clivants. Les vins natures ont leurs inconditionnels et notre hôte en fait partie, mais aussi leurs détracteurs. Pour ma part, j’hésite encore ! Les aficionados ont tendance à le dire souvent haut et fort, ils adorent les arômes éclatants, le fruit, l’énergie, et le fait qu’ils évitent les maux de tête du lendemain. La viticulture biologique a un bien meilleur effet sur l’environnement, c’est indiscutable, comme sur la biodiversité et la santé des vignerons. Expérimenter, innover, tester, se libérer des carcans, être libre d’entreprendre est un argument que j’entends très bien.  Mais, puisqu’il y a un mais, les vins natures ne sont pas toujours meilleurs que les autres. Faut avoir été démoulé trop chaud pour penser que les vins natures sont les meilleurs. Certes, tout est affaire de goût et de palais. Plus proche du terroir pour certains, plus éloigné pour d’autres, ils surprennent toujours. Tous les vins font appel à la nature, le vin nature n’est pas plus naturel que les autres vins, ils sont moins chimiques, pas soufré, oui, mais pas plus naturel … D’autres les appellent « vins vivants ». OK, les autres seraient mort ? L’argument vin vivant de bobo-écolo ne tient pas, chacun fait ce qu’il veut avec son cul de bouteille, et après avoir grandi dans les quartiers bobo des grandes villes, le vin nature se développe de plus en plus dans les petites villes, voir dans les villages de France. Mais tout n’est pas rose et encore moins orange, même à l’intérieur du mouvement nature, Alice Feiring, icone américaine du vin nature, s’insurge contre de nombreuses fraudes dans ce « greenwashing ambiant ». Le ver est déjà dans la grappe.

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Théorie du dualisme minéral et autres cauchemars

Longtemps l’apanage des eaux, la minéralité envahie le monde de la dégustation du vin. La minéralité est un qualificatif de plus en plus utilisé. Pourtant il existe depuis toujours. Pendant longtemps, en Alsace, c’était le goût de pétrole, en Bourgogne, ce sont des odeurs soufrées, de silex, de poudre à canon, des arômes brûlés, voire oxydés. Dans d’autres régions, la minéralité s’apparente à la mine de crayon, au graphite, ou encore à l’encre. Pour avoir goûté en compagnie de quelques stakhanovistes du goulot, il semblerait qu’un vin minéral ait plutôt une acidité marquée et qu’il soit un rien austère. Le mot « minéralité » est souvent employé mais jamais défini. Et c’est là son principal problème. Tout d’abord, la minéralité est une notion subjective, donc non mesurable, contrairement à l’acidité. Et, non contente d’être une notion on ne peut plus subjective, elle peut recouvrir des choses assez différentes. D’abord, et c’est le côté le plus facile, il y a les arômes dits minéraux que l’on trouve dans certains vins : les arômes de pierre à fusil, de silex, de pierre sèche et on peut même y ajouter les arômes pétrolés bien que l’origine des arômes pétrolés soit discutable et discutée. Nous avons également la minéralité en bouche, les notes salines sont souvent qualifiées de minérales, ce sont des impressions tactiles ou gustatives et les explications ou définitions avancées sont toujours faciles à tourner en dérision. Pour certains, « minéral » s’opposerait à « pute »! Un nouveau messie autoproclamé de la dégustation n’hésite pas dans un de ses commentaires à dire : « un vin à la minéralité sous-jacente qui exhale des parfums d’eau de vie et termine sur une eau de roche … » Jésus transformait l’eau en vin, notre Messie vineux nous la fait à l’envers …

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La crise sur le bout des doigts

Comment m’est venu cette idée de faire un menu à manger avec les doigts ? Ce n’est surement pas la crise qui veut çà ! Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça. Mais comme vous le savez déjà, je suis un fan absolu des redifs de « confessions intimes », ça m’apaise et ça m’endort. La semaine dernière, je suis tombé sur une redif de la création de la pizzeria échangiste « Jacky et Michelle ». Lui, Jacky, look de DJ de charcuterie, ex-proxénète en freelance, gros bide, chemise blanche maculée de sauce tomate, rouflaquettes ridicules, botte en croco suisse, fan de Johnny et jaloux comme un trou. Elle, Michelle, distinguée comme une actrice porno en fin de carrière, mini-jupe, string argenté, un chantier de 10 bâtons au niveau des chicots, maquillée comme une voiture volée et petit top trop court laissant déborder ses deux pastèques avariées. Le type, jaloux maladif, ne trouve rien de mieux à faire qu’à se maquer avec une blondasse qui a écumé toutes les boîtes de strip du coin en écartant les cuisses comme un compas devant un parterre de bouseux à 2 grammes dans chaque poche. Faut vraiment chercher les emmerdes.

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