Théorie du dualisme minéral et autres cauchemars

Longtemps l’apanage des eaux, la minéralité envahie le monde de la dégustation du vin. La minéralité est un qualificatif de plus en plus utilisé. Pourtant il existe depuis toujours. Pendant longtemps, en Alsace, c’était le goût de pétrole, en Bourgogne, ce sont des odeurs soufrées, de silex, de poudre à canon, des arômes brûlés, voire oxydés. Dans d’autres régions, la minéralité s’apparente à la mine de crayon, au graphite, ou encore à l’encre. Pour avoir goûté en compagnie de quelques stakhanovistes du goulot, il semblerait qu’un vin minéral ait plutôt une acidité marquée et qu’il soit un rien austère. Le mot « minéralité » est souvent employé mais jamais défini. Et c’est là son principal problème. Tout d’abord, la minéralité est une notion subjective, donc non mesurable, contrairement à l’acidité. Et, non contente d’être une notion on ne peut plus subjective, elle peut recouvrir des choses assez différentes. D’abord, et c’est le côté le plus facile, il y a les arômes dits minéraux que l’on trouve dans certains vins : les arômes de pierre à fusil, de silex, de pierre sèche et on peut même y ajouter les arômes pétrolés bien que l’origine des arômes pétrolés soit discutable et discutée. Nous avons également la minéralité en bouche, les notes salines sont souvent qualifiées de minérales, ce sont des impressions tactiles ou gustatives et les explications ou définitions avancées sont toujours faciles à tourner en dérision. Pour certains, « minéral » s’opposerait à « pute »! Un nouveau messie autoproclamé de la dégustation n’hésite pas dans un de ses commentaires à dire : « un vin à la minéralité sous-jacente qui exhale des parfums d’eau de vie et termine sur une eau de roche … » Jésus transformait l’eau en vin, notre Messie vineux nous la fait à l’envers …

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La crise sur le bout des doigts

Comment m’est venu cette idée de faire un menu à manger avec les doigts ? Ce n’est surement pas la crise qui veut çà ! Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça. Mais comme vous le savez déjà, je suis un fan absolu des redifs de « confessions intimes », ça m’apaise et ça m’endort. La semaine dernière, je suis tombé sur une redif de la création de la pizzeria échangiste « Jacky et Michelle ». Lui, Jacky, look de DJ de charcuterie, ex-proxénète en freelance, gros bide, chemise blanche maculée de sauce tomate, rouflaquettes ridicules, botte en croco suisse, fan de Johnny et jaloux comme un trou. Elle, Michelle, distinguée comme une actrice porno en fin de carrière, mini-jupe, string argenté, un chantier de 10 bâtons au niveau des chicots, maquillée comme une voiture volée et petit top trop court laissant déborder ses deux pastèques avariées. Le type, jaloux maladif, ne trouve rien de mieux à faire qu’à se maquer avec une blondasse qui a écumé toutes les boîtes de strip du coin en écartant les cuisses comme un compas devant un parterre de bouseux à 2 grammes dans chaque poche. Faut vraiment chercher les emmerdes.

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