Une tablée de mots délicieux

Parmi mes nombreuses pratiques bizaro-grotesques, comme lécher les pneus des Twingo ou tutoyer la part des anges, je collectionne les expressions françaises, de préférence surannées, d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. J’enfoncerais des portes ouvertes si je ne vous disais pas que je suis fier comme un Bar-Tabac de ce spicilège de près de trois mille expressions, au bas mot, parées de cet esprit gaulois qui nous est propre. Tout cela est idiot puisque c’est de l’idiotisme, qui selon la rousse aux gros roberts, est une forme linguistique propre à une langue donnée, qui ne possède pas de correspondant syntaxique dans une autre langue. On dira en français, il pleut des cordes ou des hallebardes alors qu’un grand breton dira qu’il pleut des chats et des chiens et je ne sais pas pour vous, mais moi, je préfère prendre un chat sur la tête plutôt qu’une hallebarde. Je ne fais pas cela pour grossir le trait, être la mouche du coche, faire monter la mayonnaise, péter plus haut que mon cul, jouer au chat et à la souris verte, cueillir la noisette, chercher la pierre philosophale, pédaler dans la choucroute, mettre des bâtons dans les trous, cracher dans la soupe, pisser dans un violon, trouver la quadrature du cercle, faire avancer le Schmilblick ou yoyoter de la cafetière. Non, je fais cela parce que j’aime ce qui est de guingois, tiré par les cheveux, alambiqué voire capillotracté.

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