L’idéal pique-nique d’un chimiste idéaliste

Chez le serpent, on a nos habitudes, quand le thermomètre consent enfin à monter dans les tours, on organise « the pique-nique » à la belle étoile. Attention, il ne s’agit pas ici d’un vulgaire casse-croûte vite fait, mal fait, d’un gouter de chérubins libidineux, d’une collation de bobo ou d’un mâchon avec boites manufacturées, genre chips goût barbecue scandinave, d’une ration de combat tchétchène ou d’une salade de nouilles sous préservatif. Non, chez le serpent, c’est du lourd, du fait main, du pénible pour l’estomac, il faut que ça envoie des calories, que ça fouette les papilles et le nez, que ça cause au gosier question jus de raisin. Attention, il ne faut pas venir avec de la futaille de chardonnay, c’est pas un menu sur l’herbe à galipette qu’on prépare, c’est un déjeuner de rois, de princes, la tournée des grands-ducs de Bourgogne, un festin campagnard, des ripailles bocagères, pas une partouze à vinasse. Pour ce qui concerne les us et coutumes, le Jeanda s’accroche à son train de côte de bœuf comme la vérole au bas clergé, il lui faut sa viande amoureusement cuite dans le vin blanc avec un train d’oignons nouveaux et une rafale de légumes. On lui oppose la jurisprudence soiffarde, jamais le même plat deux années de suite.…

Continuer la lecture de « L’idéal pique-nique d’un chimiste idéaliste »

Les loges de la paresse

ParessePresque 20 jours de disparition totale, j’espère que vous n’avez pas appelé la police du vin ? Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas parti en Suisse pour planquer mes lingots tarbais et mes grands crus Bordelais, non, j’avais un peu de taf, du travail, de la besogne à finir, enfin, un vrai travail, pas un truc qui consiste à raconter une vie dont tout le monde se fout comme de son premier mauvais beaujolais. Tout ça pour te dire que le travail, même si c’est la santé, c’est aussi un peu le bagne. De servitude, pour les philosophes de l’Antiquité, à valeur refuge pour nos sociétés modernes, le travail à beaucoup changé en 3.000 ans. Pourtant, le travail n’a jamais rendu les gens heureux, demandez à un gilet jaune ce qu’il en pense. Paria ou marginal, le paresseux a toujours suscité autant louanges que dédain, jusqu’à Emmanuel Macron. Pourtant, depuis l’Antiquité, les philosophes font l’éloge de l’oisiveté contre le dogme du travail. Mais pourquoi défendent-ils la paresse ? Préférer l’oisiveté n’est pas un vilain défaut.

Continuer la lecture de « Les loges de la paresse »