De couvre-feu en confinement, nous avons pris conscience que des petites choses auxquelles nous n’accordions pas trop d’importance avant l’arrivée de la pandémie étaient plus importantes que ce que nous pensions. Un apéro entre potes, une ballade en forêts, un petit tour en voiture, un repas bien arrosé, du pécu, le shopping, un petit voyage, un coiffeur. Dans cette guéguerre contre le coronavirus, il n’y avait plus de pénurie que d’ennemi à affronter. Il y a bien internet et ses anges livreurs pour m’apaiser, les réseaux sociaux et leurs fake news pour m’énerver, les coachs sportifs avec leurs tutos à la con, des milliers d’activités à faire seul avec un belle photo de palmiers et de mer turquoise en fonds d’écran. Sur les réseaux sociaux, une palanqué de citoyens, à travers le monde, partagent en ligne leur mal-être, j’ai accès à tout et pourtant il me manque l’essentiel. Avant, c’était avant, j’étais libre de faire ce que bon me semblais, et je ne le faisais pas, et maintenant que ces habitudes sont un souvenirs, ils me manquent. Râler, c’est comme désirer, c’est l’essence même de l’homme. Nous entretenons tous une relation difficile et ambiguë avec nos besoins et nos pulsions, une sorte d’attirante répulsion.
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