Comment ça va ?

Comment ça va ? Question ô combien anodine, mais qui aujourd’hui prend tout son sens. Il y a bien longtemps cette question voulait dire : comment va la selle ? Pas la selle du cheval, nos propres selles, même si les mots propres et selles juxtaposés, ça fait bizarre.  Ausculter ses propres excréments est loin d’être évident pour nous, le sujet est délicat. Et pourtant, ces déchets humains sont révélateurs de ce que nous mangeons, de comment nous métabolisons notre nourriture et ce que nous rendons à la nature, avec grand soulagement et force ventilation parfois. Sans évacuation, point de salut. Le « comment ça va » pullule. Pourtant, je pensais que c’était les trois mots les plus inutiles du monde de la communication. Celui qui y répond ne dit que rarement la vérité, tandis que l’autre ne veut pas vraiment savoir. À l’hypocrisie répond l’hypocrisie. Sans méchanceté ou manipulation bien sûr, mais cela n’empêche pas la conversation de sombrer dans la banalité et la superficialité. Nul cynisme, mais juste un constat. En interrogeant quelqu’un sur sa santé, on n’attend pas de lui qui réponde, qu’il s’allonge sur le divan et raconte ses problèmes existentiels. Pas d’introspection, il faut une réponse aussi concise que positive et passer à autre chose. La seule raison pour laquelle la plupart d’entre nous posions cette question est qu’il semblerait impoli de ne pas le demander. Aujourd’hui, c’est la seule question qu’il faut poser. Je l’ai donc posée à quelques-uns de mes amis imaginaires, en un mot commençons !

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