Comme le dit si justement le philosophe Calogero, on peut s’aimer, se désaimer, on ne ressemble, qu’à ce qu’on fait, on est semblable à ce qu’on est. Attention, je ne te parle pas de désaimer les très nombreuses pages Facebook que tu as frénétiquement likées cette semaine, je te parle de ne plus chérir un truc que tu as beaucoup aimé, voire d’aimer un truc que tu détestes. Je te parle d’ambivalence, d’oscillation et des jeux d’opposition entre aimer et ne pas aimer. Du goût au dégoût, il n’y a parfois qu’un petit faux pas. Un exemple : Coldplay est devenu un groupe que l’on adore détester. La béatitude dégoulinante de Chris Martin qui ne s’arrête plus de chanter des odes à la vie, l’univers rose bonbon du groupe devenu un festival de bisounours, me sort pas les yeux. Mais j’aime bien leurs chansons. De même, nous avons tous une relation ambivalente avec le travail. Le travail est à la fois quelque chose de pénible dont on aimerait se passer et un moteur de développement, de libération et d’épanouissement. Le travail, c’est bien, mais personnellement, j’aimerai m’en passer. On est loin du pinard ? Pas tant que ça. Le vin, son apprentissage, l’apprivoisement de son gout, la recherche de son propre gout, c’est quelque chose de progressif et chacun, à son rythme, nous avançons à force d’expérience. Même si le plaisir est immuable, nos goûts changent. Choisir, c’est renoncer.