Au paradis du poivrot, les vents d’anges sentent le fût

Aujourd’hui, pour une fois, je suis de bonne humeur et j’aimerai rendre un hommage. Mais attention, pas un hommage de pise froid, pas un hommage de départ à la retraite à la con, non, je tiens à rendre un hommage majestueux, auguste, royal, immense, immesuré, incandescent, triomphal même… Pas un de ces hommages de faux-cul, à la façon Drucker, sans saveur, les poils du cul poivre et sel sur la courge et le clébard sur la nouille… Nada, niet, que nenni ma poule. Moi quand je rends hommage, je pose les genoux sur le sol, façon curée pédophile de l’école de St François d’Assise et j’imprègne toute ma pensée de cet hommage, en quelque sorte je rends également hommage à l’hommage. Mais un hommage à quoi ? Un hommage à notre hôte, DW Fishmen, le seul poissonnier qui s’arrose la raie au Montrachet, l’unique poissonnier qui n’esquisse la moindre lippe, même dédaigneuse, cette lippe que ma tante Simone appelait moue de contrariété quand la bouteille de Lalou-Bize Leroy s’avère bouchonnée comme un chêne liège.  A sa place, j’aurai enfilé le costume de toréador hérité de mon père, qui l’avait porté à l’occasion d’un bal masqué, et j’aurai trucidé le premier velu sans la moindre hésitation.

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Je suis ce que je panse

Entre deux parties de belotte, René Descartes proclamait :  » Dis-moi ce que tu penses, je te dirai qui tu es « . Brillat-Savarin lui a retorqué : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ». Le cousin de Nietzsche, après avoir proclamée la mort de Dieu leur dit :  » « Dis-moi ce qu’est ta panse, je te dirai ce que tu pètes ». Mais si Dieu n’existe pas et que l’âme est un fantôme, qui suis-je ? Que mange-je ? que pète-je ? S’il ne reste à l’homme que son corps, la pensée ne vient plus du cerveau. Si je ne suis rien d’autre qu’un amas de matière, alors je dois être attentif à ce que je fais entrer en moi, à la manière dont je régénère mes tissus, dont je fais varier le cours de mes pensées par l’absorption d’alcool, dont je m’excite par le café, et dont je renouvelle mes forces par les sucres et les viandes. Je panse donc j’ai un estomac !

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Les grands esprits se rencontrent, hélas les petits aussi

Jeudi dernier, à la cantine, j’étais en train de terminer mon île flottante, absorbé dans mes pensées comme un aigle royal qui se laisse emporter par le vent de la steppe, quand une collègue a coupé net mon vol majestueux, m’a regardé avec étonnement, puis m’a demandé si tout allait bien avec l’air de penser que j’étais en train de burnouter. J’ai eu l’irrépressible envie de lui rétorquer quelques amabilités du genre qu’elle était plus belle de fesses que de face, qu’elle tenait surement beaucoup mieux sur le dos qu’une chèvre sur ses cornes, qu’elle était tellement conne que si elle voyait une plus conne qu’elle dans un bocal, elle casserait le bocal pour prendre sa place ! j’aurai certainement fini par avouer à cette ex-majorette que la seule différence entre elle et un cheval, tient en un seul chromosome, un seul, celui qui l’empêche de chier en défilant. Comme j’ai été bien élevé par quelques moines cisterciens et que passer pour un goujat n’est pas dans mes habitudes, j’ai eu un éclair de génie. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Elämä on yksisilmäinen huora ja jälkiruokani on hänen silmänsä ».

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Tee partie, club sandwich, albatros et chip au dix-neuvième trou

Parfois, dans ton boulot comme dans tes loisirs, tu passes quand même pas mal d’heures devant un ordinateur ou dans un canapé aussi moelleux que le bon Sauternes que tu sirotes en matant des Marseillais aussi débiles qu’incultes en te disant que même le pire de la télé-réalité peut être terriblement addictif. C’est en te levant, que tu entends ton corps te dire :  » hé ducon » oui mon corps est parfois familier avec moi, « je ne voudrais pas te commander ou quoi mais si tu continues comme ça, tu seras comme Nat Turner, l’esclave noir et rebelle à qui Dieu parlait, tu vas filer un mauvais coton ». Face à cette métaphore lingère où mon corps se compare à Dieu, je ne me suis pas dit, « tient voilà du boudin et si je me remettais à faire la cuisine ? » Sauf si tu as été élevé par des mormons aux critères religieux très stricts, la bonne cuisine comporte forcément du vin blanc, des lardons et plusieurs tonnes de matière grasse et pas de l’allégée, de la vraie, de la graisse d’oie. Même si je suis toujours ce garçon un peu fou au charme ravageur, force est de constater que le délicat arrondi que mon ventre prend, semble être de celui qui annoncent un heureux événement et ce n’est pas un chiard, ou alors mon toubib m’aurait menti. Bref, en un mot comme en 3675, je me suis dit qu’il fallait que je me remette au sport.

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Gilet jaune, beau nez rouge, les couleurs de la Loire

Le jaune revient à la mode. Le beau gilet nouveau est arrivé. Comme les « bonnets rouges » de 1675, comme les « chemises vertes » de 1927, les « gilets jaunes » de 2018 expriment leur grogne. De chemises vertes en bonnets rouges, de marche violette en révolution orange, jusqu’aux gueules noires, il n’est pas de mouvement social qui ne se soit revêtu d’un parement coloré pour mieux identifier leur colère. Il n’y a guère que le bleu roi qui échappe à cette mode. Je sais qu’il est de bon ton d’être du côté des jaunes, je partage même une partie de leurs revendications, mais je pense aussi que toute lutte qui a pour seule fin la satisfaction de ses seuls intérêts, n’est pas une juste lutte. Le « Nationale Opportunisme » qui s’est formé autour de Mélenchon, Collard, Dupont Lajoie me dérange, m’obliger à mettre un gilet jaune pour passer un barrage me dérange encore plus, et pourquoi pas une étoile ? Rouler vaut bien un gilet pour certain. L’accessoire de sécurité devient un « must have », un sauf-conduit. Sans gilets, c’est l’attente. Avec la tunique or, c’est l’espoir de s’exfiltrer des bouchons sans risque. Liberté, égalité, gilet de sécurité ! Il parait que les gilets jaunes seraient apolitiques. Pourtant, lorsque Dieudonné se présente sur l’un de leurs barrages, il est accueilli à bras ouverts. Certains gilets jaunes seraient amateurs de quenelles… décidément, certains gilets jaunes cachent mal leurs chemises brunes !

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