De la tripe au cerveau, splendeurs et viscères

Il y a deux choses que j’aime par-dessus tous, les tripes et l’esprit, et encore mieux, manger des tripes avec des gens d’esprit. Nos tripes disent qui nous sommes. Les angoissés ont l’estomac noué, certains avancent la peur au ventre, d’autres digèrent mal les mauvaises nouvelles, se font de la bile, les lâches manquent de tripes, certains ont tellement peur qu’ils se font dans le froc … Même si elles cristallisent les tabous et l’embarras, on se rend compte que nos tripes sont omniprésentes dans le langage courant, et que toutes ces expressions peuvent être démontrées scientifiquement ! Comble du bonheur, tripes et esprits, c’est une anagramme ! Le lien est fait via le nerf sympathique ! ça ne s’invente pas.

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Au bal des pépés, c’est Goethe qui compte les bouses à la fin

Il y a plein de choses qui m’énerve dans la vie, les chauves qui portent des lunettes de soleil sur la tête, les gens qui dépassent dans une file d’attente, les gens qui crachent par terre, être mis en attente, l’impolitesse en général et tous ces gens qui te prennent pour un con. Dans le vin, ce qui m’énerve, c’est le manque d’ouverture d’esprit, ceux qui pensent que, parce que c’est nature, c’est forcément bon, ou à contrario, ceux qui pensent que si c’est nature, c’est fait par un écolo-bobo suceur de graines germés qui a commis une bouse. Le schisme est consommé, dénaturé, la discorde est totale, plus que la véritable recette des Carbonara avec ou sans crème, les nouveaux pête-couilles du vins sont arrivés et se livrent un combat sans merci où le vin ne sortira pas gagnant. Les deux camps m’énervent, c’est un peu comme si on te demandais si tu préférais tes hémorroïdes, interne ou externes ? Mais pourquoi le vin fait-il de nous des horribles réacs ? Pas plus tard qu’hier, dans une dégustation, un type que je ne connais ni d’Eve, ni des dents, me demande :

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Et pan dans les pouilles, ça pique chez les Ritals naturistes

Hier soir, rendez-vous chez le rital naturiste, le doc qui ne souffre pas le soufre. Avant d’y aller, je me suis enfilé deux bouteilles de Crémant à 160 mg/l de SO2, des fois que je serai en manque.  Je n’ai pas trop l’habitude de médire sur commande, mais bon, il faut bien créer une exception sinon comme dirait mon cousin qui est éventreur de syndicalistes en Moselle : « Y’a des fois où on ferait ça machinalement, voire même avec un peu de plaisir ». Je n’ai rien contre les naturistes, surtout celle qui se baladent la touffe à l’air, c’est plus les Italiens qui me picote les nerfs. Jeune, j’avais un ami que l’on appelait la terreur napolitaine de Moselle. Il était aussi petit que large, frisé … Inutile que je le décrive, imaginez Jeanda avec quelques années de moins …  Il était l’inventeur d’une recette à base de gras double, de tomate et de boulettes de viande qui, heureusement, n’est plus légale en France. Il l’avait importé par le fameux chemin des rats à l’envers qui passe de l’Italie à la France par les routes mansardées des Alpes. La terreur napolitaine se faisait appeler Raphaël Tozzino pour les Assedic et Raphaël Tozzini pour la Caisse d’Allocation Familiale. En changeant juste une dernière lettre, la crampe des Abruzzes, comme il a été surnommé, arrivait à toucher son salaire, 2 fois le RMI et le chômage.  Cela dit, son vrai nom était Raphaël Tozzin et il n’avait jamais dépassé la gare de Thionville parce que sinon, il a des vertiges quand son testicule droit lui remonte dans la glotte, une déformation de naissance qui a quelque peu surpris le médecin de famille. Comme Balladur il avait les rouleaux coincés dans la gorge et ça lui faisait la voix de Farinelli chaque fois qu’il s’emportait, ce qui faisait rire tout le monde, sauf lui.

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Le retraite de Roussi

Oui, nos retraites sentent le roussi, voire le cramé. Je ne voudrais pas être trop complaisant avec sieur Macron, mais de mémoire de commentateur de la politique Française, il n’y a rien à critiquer, on a rarement vu un gouvernement aussi courageux, promulguer une loi, fière et nécessaire, dans un tel consensus, gérant par le dialogue, les très rares attroupements sont constitués de quelques jeunes irresponsables, gauchistes et drogués, ou encore quelques communistes mangeurs d’enfants et de chamallow à la Morteau. A cause de ces irresponsables cégétistes, nous risquons tous de nous retrouver à finir nos jours dans un asile de Tourcoing plutôt que de nous faire griller la couenne sur une plage de Nice. Avec les manifestants, le gouvernements fait de la biodynamie participative. On fait la sourde oreille, on laisse les manifs grossir, on met un peu d’huile sur la braise, un petit coup de lacrymo, deux ou trois batonnages de CRS, ça fermente et quand ça sent le soufre, la fermentation commence et tu fais de l’écologie.

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Chassez le vin naturel, il revient au Kanonkop

On vit dans un monde où tu peux même plus organiser une soiffardise tranquillou sans qu’un Blogueur, youtubeur, instagramer ou un autre débile consanguin, en manque d’indignations, qui envahissent la planète pour abrutir nos enfants, ne débarque chez toi en hurlant « n’êtes-vous pas contre l’alcoolisme mondain ? » A cette question existentielle, j’aurai tendance à répondre par un classique coup de boule – high kick, mais le décence, mon éducation et le fait que je ne lève plus la jambe au-dessus de 10 cm, me pousse à répondre poliment par un : « va te faire conchier, orchidoclaste, hiabrena et arrière-faix de truie larde« .  En gros, je lui demande gentiment d’aller se souiller d’excrément, je le traite de briseur de couille, de chiure de merde et d’être issu du placenta d’une truie infestée de vermines. L’ensemble est imagé, simple, efficace, teinté de pléonasme et assez proche de ce que je pense de certains influenceurs et de quelques autres personnes. Mais attention, sous prétexte d’être en fin d’année et chez votre médecin, il ne faut surtout pas répondre : « en 2023, j’arrête de boire ! » Malheur et damnation éternelle, surtout pas cette année. Avec ce qui nous tombe sur la trombine depuis 4 ans, il ne faut pas être marabout de ficelle pour deviner qu’elle sera pénible et qu’avec nos politiques au temps de réaction égal à celui d’une éponge marine, on n’a pas sortis le cul des ronces. Vous pouvez me faire confiance, je suis doté d’un vrai talent divinatoire. En effet, je lis l’avenir dans la Romanée-Conti 59, éventuellement dans le Petrus 61. Je signale que toutes mes consultations sont gratuites : il suffit juste de m’amener de quoi lire.  

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Faut pas prendre les messies pour des gens ternes

Après cette soirée dantesque, digne de la divine comédie, je me retrouve, la gueule enfarinée, l’estomac dans le melon, la tête comme un orgue de barbarie désaccordé, dans une église, ne sachant pas où je suis et ce que je fais là. A mes côté, Ranulphe enterre son prof de rumba javanaise pour Illuminati illuminé, décédé d’un arrêt de respiration accidentel.

La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous. Hurla le prêtre
– « Et avec votre esprit« , repris la foule en délire.

Putain, ma tête allait exploser, pareil qu’au concert de Led Zep dans la patinoire de Mannheim quand 20.000 GI reprenaient Stairway to Heaven. Le prêtre ne hurlait pas vraiment, mais la réverbération s’attaquait cruellement à mon système aussi auditif que nerveux. Après avoir célébré le culte de la dive bouteille toute la nuit, faut avoir le foi et le foie solide pour se faire traiter d’infect pécheur pendant une heure par un type habillé comme un clown qui aurait rencontré un Drag Queen. Comme les occasions de rigoler ne sont pas si nombreuses, Ranulphe a eu l’excellente idée de me proposer de l’accompagner et de m’inviter dans un resto où la côte de Bœuf est aussi prometteuse que la bouteille de Chambertin qui devrait l’accompagner. Je suis prêt à tout pour un Chambertin, même renier ma devise : « ni Dieu, ni Maître, même nageur« .

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Fermez la parenthèse et ouvrez les guillerets

En pleine soirée, Jean le Haut-Rhinois me demande :  « mais au fait, tu fais quoi comme job ? ».
Je réponds prestement et fièrement : « fermeur de parenthèse » !
« Et tu en es arrivé là comment ? Ça gagne bien ? »
« En y allant directement, mais pour la caillasse, ça dépend de la spécialité que tu choisis. Pour ma part, j’ai opté pour le classique, douze ans d’orthographe générale et de grammaire, suivis de cinq années de ponctuation et pose de virgule chez Nike. Je pensais me spécialiser dans le tiret cadratin mais j’ai opté pour le point de suspension, qui est beaucoup moins plat et laisse planer un doute« .
Face au regard circonflexe de mon interlocuteur, je poursuis, « j’interviens toujours en collaboration avec un ouvreur de parenthèse, c’est un travail collaboratif, même si tu ne sais jamais sur quel ouvreur tu vas tomber, je fais de belles rencontres. J’évite de travailler sur du Proust, trop de travail, je lui préfère Frederic Dard, c’est bien plus fun.  Pour gagner du temps, j’utilise une planche de surf pour glisser sur les phrases, des patins à roulettes pour tournicoter autour des accents, un trampoline pour rebondir sur les apostrophes ou des skis pour slalomer entre les mots ».

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Mémoire de nos verres

Oui, nos verres ont une mémoire, la mémoire de ce que nous avons grumer, bu, gouter, déguster, savourer et parfois même recracher. Se souvenir des belles quilles ! J’ai une excellente mémoire, pas assez bonne pour me souvenir où j’ai bien pu mettre mes clés de voiture, mais suffisante pour me souvenir d’un extraordinaire Monbazillac 1937 qui avait grignoté tous ses sucres, d’un non moins superbe Barolo Montfortino de Conterno qui avait mangé ses tannins. Je me souviens d’un anniversaire très british, un tourbillon de grands vins, Montrachet DRC, Riesling Hugel VT 1953, Chave 1990 et un extraordinaire Haut-Brion 1933. Je pourrais ajouter un fou rire avec un Amarone, la bergamote d’un Clos du Mesnil 1990, la rose d’un Richebourg 99 ou d’un Clos de Bèze 1999 de Groffier, le touché de bouche d’une Conti 1996, la violette d’une Mouline 1999, le bois de santal d’une Unico Especial, l’empreinte de la lave dans un Rangen SGN 1998, la classe pure d’un Latour 1975, la douceur d’un Musigny 2001 de Vogüé ou une Astéroïde pour aller direct dans les étoiles.

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Kapital Humain, la dure lutte des clashs

On peut rire de tout, de l’humour, rire de soi et même de son travail ! D’ailleurs, les entreprises n’ont jamais trop aimé les travailleurs, elles les rangent au poste « charges » et pas au poste « actifs », là où sont rangées les machines. Les machines ne se syndicalisent pas, ne brulent pas de pneus devant les usines, ne séquestrent pas les patrons, ne les tue pas, en tout cas pas encore ! Les nouveaux travailleurs sont désengagés, se moquent de leur entreprise sur Twitter sous le pseudo de Fantômasdu93, ou pire collent des virus dans les fichiers Excel en se prenant pour Jean Moulin. Si tu modifies leurs conditions de travail, ils font grimper le taux d’absentéisme de 25%, au motif que la pose clope a été réduite de moitié. Du coup, on en vient presque à regretter l’époque où on pouvait les ranger les uns contre les autres comme des sardines dans un grand bateau et les envoyer ramasser des bananes à Hollywood.

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Faut pas prendre les enfants du con vieux pour des pinards sauvages

J’ai un an de plus et je m’en branle. Rire de tous est excellent pour la santé mentale et physique de tous. C’est pourquoi la moitié de la planète regarde des vidéos de chaton qui tombe dans les toilettes. Une équipe de chercheurs en mal de trouvaille a démontré que le rire et l’humour pouvaient augmenter notre tolérance à la douleur et améliorer notre qualité de vie par la libération d’endorphines. L’humour a également la capacité de renforcer nos fonctions immunitaires, il peut aussi réduire le stress, nous aider à faire face à l’isolement, nous aider à nous supporter et augmenter l’estime de soi, la résilience et le bien-être. Il peut aussi guérir du cancer, du sida, du paludisme, de la covid et de la connerie congénitale, à condition d’être assez con pour y croire. Il peut aussi faire revenir l’être aimé, régler vos problèmes d’argent ou d’impuissance, restaurer votre PC ou réparer à distance, par télépathie, vos problèmes de plomberie. Le jour du big bang, il n’y avait surement pas de quoi rire, mais l’humour était né.

 

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