Ni Dieu ni mètre étalon

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Avant tout, je tiens à avertir mes lecteurs, si, dans ce texte inspiré d’un épisode de South Park, une série animée inspirée par le style de Terry Gilliam des Monty Python, si certains arguments et exemples vous ennuient, vous offusquent ou même vous choquent, tant mieux, c’était le but ! Comme me l’a enseigné personnellement Bouddha, la sagesse se trouve sur la dent du même nom ou sur la voie du milieu, mais attention, c’est dangereux, surtout sur l’autoroute de la vie. South Park est très pipi-caca, vulgaire, grossier, obscène, blasphématoire, insultant, politiquement incorrect, bref, tout ce que j’aime. Mais, si on regarde au-delà des apparences et des préjugés, on trouvera matière à discuter sur le fond plutôt que sur la forme, et y trouver matière à de grands questionnements philosophiques.

Un exemple : la religion. L’opium du peuple !  Les humains, dans leur grande majorité, usés et abusés, se tournent vers les cieux, parfois en dernière recours puisque ça ne mange pas de pain béni. Les sectes et les religions reposent sur la quête de spiritualité qui anime un humain tentant de comprendre une réalité qui lui échappe. Mais quelle est la différence entre une secte et une religion ? Là où la religion cherche, sous couvert de justice et de grands principes, à prendre l’argent de ses fidèles, ouailles, croyants, l’autre cherche à épater, puis à faire peur, pour pomper ses clients, proies, victimes, c’est très différent !

Je ne vais pas vous faire le coup de la thèse, de l’antithèse et des spaghetti bolognaise, mais, dans la mesure où dans la spiritualité, tout est question de croyance sans preuve, c’est particulièrement propice au charlatanisme de tout crin crin. Personnellement pour ma part, ce n’est pas que je ne crois pas en un être divin, puisque le vin existe, pourquoi pas le divin, mais c’est que je me méfie de ses représentants de commerce. Entre les coupeurs de tête et les pédophiles, j’ai un peu de mal à choisir. Faut dire que leurs argumentaires sont bien rodés. Faites douter une personne sur son niveau de bonheur, et la porte est entrouverte, reste plus qu’à y glisser le pied pour lui vendre votre soupe.  Une fois que le client croyant a perdu toute estime de soi pour se fondre dans la masse des moutons bénis oui-oui, reste plus qu’aux illusionnistes pasteurs à guider leur troupeau vers l’abattoir de la logique relationnelle. De la magie à l’escroquerie spirituelle, il n’y a qu’un tour de passe-passe.  Une secte se reconnait au fait qu’elle coupe ses adeptes du reste du monde. Comme dans la mafia, une fois entré, c’est super dur d’en ressortir, sauf les pieds devant. La deuxième règle est de masquer la soif d’argent et la manipulation mentale dans un bel enrobage de foi. Une secte est une organisation défendant coûte que coûte ses intérêts. Une religion est-elle une secte qui a réussi ? Ce n’est pas complètement faux au regard du faible nombre d’adeptes initialement sous la coupe du premier gourou coucou venu. Alors que les trois grandes religions du livre ont des origines communes, elles se sont livrées des guerres fratricides, elles ont du sang sur les mains, celui des païens morts pour leur impiété ou celui de leurs adeptes morts pour leur foi et leur désir de croire aux miracles. La foi n’est pas un miracle, mais seulement la croyance en ses miracles. Jésus, Mahomet, Bouddha, Krishna, Joseph Smith le mormon, Lao Tseu et tous les autres, sont super potes en vrai, ils croient tous à la justice, au pouvoir du bien contre le mal, à la vie éternelle, alors pourquoi leurs commerciaux s’entretuent ?

Sartre disait que le XXI siècle serait spirituel ou ne serait pas. Je pense que c’est à chacun de savoir s’il a besoin d’une béquille mystique. Si on est assez fort pour affronter les douloureuses incertitudes de la vie, on est surement beaucoup moins réceptif au tour de passe-passe de commercial dragueur de chalands. Si on vous demande d’ânonner bêtement des phrases apprises par cœur et qu’on exige votre argent en retour, ne réfléchissez pas, barrez-vous ! Ce sont les questions qui font avancer l’homme, les réponses toutes faites ne font que le détruire. Et tout ça, je l’ai appris, dans mon lit, grâce à un épisode de South Park. La télé est bien le nouvel opium du peuple et la sagesse se niche parfois dans des endroits particulièrement insolites (South Park saison 5 – épisode 4 – les super meilleurs potes). La conclusion de cet épisode ? La religion, c’est comme une bite, c’est bien d’en avoir une, c’est bien d’en être fier, mais ne la sortez pas en public, ne la montrez pas aux enfants, n’écrivez pas de lois avec et surtout, ne pensez pas avec. Décidément, la philo South-Parkoise, ça me troue le cul.