Apocryphe gnostique ou l’évangile selon Gilles de la Tourette

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Putain de pute borgne, y a des soirées qui te tourneboule la cervelle façon rollercoaster. Y a des soirées que tu attends comme le Messie, pas celui qui traine sa carcasse et ses millions sur la pelouse du parc, mais celui qui a changé l’eau de là en vin d’ici. Après ce type de soirée, tu dors comme un chiard, sur un nuage bourguignon qui ne laisse pas sa part aux anges, et tu rêves … Pour ma part, j’ai rêvé que j’étais ce Messie tant attendu, et, qu’avec mes disciples, je parcourais à pas givrés, nerveusement, les allées d’une pharmacie afin de trouver un remède à leur invertebrétitude. J’ai bien trouvé une soupe de tortue rousse et irlandaise, mais il y avait des morceaux d’aveugle dans son stationnement. Jeanda, habillé d’un élégant tonneau cousu à la DRC, m’informa qu’il fallait défragmenter la lampe du salon pour pouvoir remonter les aveugles. Juché sur le tonneau, je dis à mes disciples :

  • Frappez à toutes les portes et demandez aux gens s’ils veulent que le royaume du Bourgogne entre chez eux. S’ils refusent, maudissez leur frigo pour que la froideur de leurs cœurs leur soit révélée.
  • N’est-ce pas un tantinet négatif comme approche ? Suggéra Gérard le pieu
  • Pas si tu le dis à ses faquins de merde, avec gentillesse et un bourre-pif ! Proposa Thierry le gourdin
  • Vous serez mes ambassadeurs, mais sans les Ferrero rocher, mais avec des bretzels liquide, je vous envoie comme des brebis au milieu des bonobos. Ne vous offusquez pas si on vous viole et prévoyez des caramels. Les gens vous haïront du fait que vous annoncez le royaume des Bourgognes. Ce sont tous des sacs à merde, si vous leur résistez jusqu’à la fin, vous aurez du Chambertin et peut-être même un peu de Savigny.

Les disciples s’échangèrent des regards envieux et admiratifs.

  • Dites Maître, fit Hubert l’omnipraticien, si on nous tabasse, qu’est-ce qu’on fait ?
  • Putain de philistin, vous tendez l’autre joue ou vous leur cuisinez des joues de porc.
  • Et si on ne trouve que des joues de bœuf ?
  • Le Bœuf, ça ne marche pas !
  • Si ça marche un bœuf et en plus c’est discriminatoire, ajouta Pascal qui préférait l’agneau.
  • Je sais mais il y a 2000 ans j’ai prêché avec des disciples qui n’avaient pas de joue et pas de couilles et j’ai fini enchristé sur une croix.  Alors, qu’il vous manque une couille ou une joue, ça revient au même.
  • Soyez rassuré, aucun petit oiseau ne tombe de son arbre sans que Dieu ne le veuille. Des pandas roux, peut-être… mais pas des moineaux. Sachez aussi que tous les cheveux de votre tête seront comptés.
  • Mais qui donc les compte ? Demanda Régis l’immaculé conception
  • Je ne sais pas, mais ils sont comptés et parfois même décomptés.

Les disciples étaient aux anges. Cela infirma d’ailleurs la rumeur qui voulait Christian soit aux hormones et Didier à voile et à vapeur !

  • Putain d’huile vierge, fini le temps des cathédrales et des salades jura Philippe le Bel, voici venir le temps des Bourgognes. Partez et portez la bonne parole. Au niveau bagage intellectuel, vous allez voyager léger. Allez-vous coucher et reposez-vous sur des lauriers ou du cumin.

Les disciples écrivirent tous ces faits croustillants et un peu craquants dans leur journal intime et ils allèrent se coucher, excités comme un Roumain au salon de la caravane, impatients de débuter cette magnifique aventure.

Un premier nez s’ouvre sur des notes de craie, de coquille d’huitre, de citron et d’orange, de poire et d’amande avec une touche fumée et briochée. La bouche est gourmande, la bulle est fine, c’est soyeux, énergique. La finale, légèrement sur l’amer, est précise, droite et très longue. Pascal Agrapart cultive ce petit bijou sur le lieu-dit La Fosse aux pourceaux une toute petite parcelle d’à peine 60 ares. Des vieilles vignes de chardonnay, plantées en 1959, intégralement labourée par une fidèle jument baptisée… Vénus. Une perle rare du Domaine, produite sur moins de 10 fûts. J’adore ! Excellent – Champagne Agrapart Vénus La Fosse aux pourceaux

 Un champagne droit et puissant, aux arômes épicés, de gingembre, de menthe et citron. En bouche, c’est tendu par une belle acidité, avec du gras, de la rondeur et une longue persistance. Très bien – Champagne Jacquesson Aÿ Vauzelle Terme

 Une robe légèrement brunie, des notes d’herbes infusées, de mandarine, de fruits exotiques, de réglisse. Une bouche ample et fraiche avec un léger sucre résiduel et de belles notes fruitées sur la finale. Très bien Domaine Trimbach Riesling Clos Sainte Hune 2002.

Un peu le même profil que le précédent, fruits exotiques, herbes citronnées, pierre et reglisse. Une bouche minérale, fine, élégante et superbement longue. Très bien – Riesling Engelberg 2007 Domaine Pfister

Belles notes de poire, de pêche, de citron confit, de gingembre et de girofle. La bouche est riche, tendue, minérale, c’est riche et élégant, parfaitement tendue par une fine acidité saline. Très bien – Vin de France Les Onglées Stéphane Bernaudeau

Le vin s’ouvre sur des notes de pierre à fusil, d’amande toastée, grillée très bourguignonne, puis des fruits jaunes et du citron. La bouche est riche, ample, limpide, d’une intensité remarquable et d’une longueur incroyable. Les chenins de Richard Leroy offrent cette droiture, cette intensité et cette persistance qui signent les grands vins. Excellent – Vin de France Les Rouliers 2013 Richard Leroy

Un premier nez n’est pas très causant, caramel au lait, épices et un peu de fruits exotiques. Comme pour le nez, la bouche parait un peu passée, peu intense et moyennement longue. Bien – Chassagne-Montrachet Blanchot dessus 2012 Domaine Colin

Un nez peu expressif, tilleul, citron, fleurs blanches et joli bois qu’il faut allez chercher. La bouche est plus bavarde. Belle trame et jolie présence, fine acidité et belle persistance. Compte tenu de son profil actuel, c’est un joli vin un brin intellectuel. Très bien aujourd’hui et surement excellent demain – Corton-Charlemagne 2011 Bonneau du Martray

 Un nez aux accents profonds, sur le miel, la pierre sèche, la pierre à fusil, la craie mais aussi des notes d’agrumes. La bouche est vive, sapide, avec une matière ample, finement tendue par une grande acidité qui prolonge le plaisir. Excellent – Chablis 1er cru Montée du Tonnerre Domaine Ravenneau

Toujours ces notes minérale, pierre à fusil, pierre sèches, tilleul, agrumes et poire bien mûres. La bouche est tendue, fine, minérale et extrêmement longue. Excellent – Meursault 1er cru Les Perrières Jean-François Germain

Une robe très claire, un nez sur les fleurs blanches, les agrumes, le fenouil et la pierre à fusil, encore. La bouche est cristalline, c’est droit, c’est net, rien ne dépasse, tout est à sa place. Une bouche qui procure beaucoup de plaisir, c’est rond, un câlin vineux avec une belle fraicheur terminale. Un beau Chardonnay stylé, épuré et précis, fruit du travail d’un artiste, à l’écran comme dans les vignes. Excellent – Meursault Clos de la Bouchère 1er cru 2012 Domaine Roulot

 Un nez de sésame grillé, un peu popcorn, miel, brioche, noisette et citron confit. La bouche est minérale, ample, serrée et tendue avec un côté crayeux et une grande pureté. Excellent – Meursault Les Caillerets 1er cru Domaine Coche-Dury

Il y a des vins qu’on a plaisir à revoir, des étiquettes qu’on a plaisir à boire et reboire, des vins dont on se souvient toujours, des vins fascinant et électrisant. Un des vins, peut-être même le plus fin, les plus expressif, le plus captivant des vins blancs de Bourgogne. Un nez de grillé, minéral, aux notes de citron confit, de poire mûre, de fleurs, d’herbe. On ressent le sol, la fleur, la pierre, l’empreinte d’un terroir. En bouche, c’est un feu d’artifice, le fruit, la minéralité, le travail du vigneron, c’est gras, c’est fin, c’est vertical, horizontal, de travers, long, je ne sais plus où donner de la tête. Un vin insaisissable, ce que la Bourgogne produit de meilleur. Un vin que tout passionné de grand chardonnay se doit d’avoir dégusté au moins une fois dans sa vie. Mythique – Meursault Les Narvaux 1er cru 2004 Domaine d’Auvenay

 

 

 

Depuis toujours, les vins blancs de la côte de Beaune évoquent pour les dégustateurs du monde entier, un vin blanc ample, gras, concentré, minéral, finement boisé, sur des saveurs de noisettes, de fleurs blanches, parfois un peu de tilleuls, de citron ou de poire, des vins qui vieillissent avec bonheur et qui procurent toujours beaucoup de plaisir. Des vins forgés par la légende et l’imaginaire des hommes. Un vignoble intemporel, aux racines ancrées dans le sol, des racines dans lesquelles la sève de la tradition circule. Cette série de grand Bourgogne démontre encore une fois que la Bourgogne et son Chardonnay n’ont pas d’égal. On fait des bons vins partout dans le monde, on ne fait des grands Chardonnay que dans cette région bénie. Qu’est-ce qui fait que la bourgogne fascine autant ?  Ces 1200 climats différents, sa complexité, sa capacité à bien vieillir, ses hommes et ses femmes qui œuvrent pour faire de cette région, la région bénie du vin blancs.

Un nez délicat, nature, sur la fraise, la framboise, la pivoine et les herbes mentholées. La bouche est plus cerise, c’est souple, élégant, les tannins sont ouatés, tout en douceur. Un superbe Poulsard – Excellent Arbois Poulsard 2011 Domaine Overnoy

De la livèche, des cerises noires, des épices, un peu de ronce et de bois. En bouche c’est dense et puissant, un rien fermé, mais cela s’ouvre doucement, le vin se fait apprécier en dévoilant peu à peu ses notes de fraises et de garrigue. La dégustation devient plus plaisante, on reconnait la patte d’Henri Bonneau mais on ne retrouve pas ses notes si particulières de souk et d’épices.  Très bien – Châteauneuf-du-pape Réserve des Célestins 2006 Henri Bonneau

Belle robe rubis. Superbe et complexe nez de fraise, de cerise noire, de chocolat, de menthe, de tabac blond et de livèche. La bouche est ample, parfaitement équilibrée, les tannins sont mûrs et fondus. L’ensemble est très plaisant avec une finale sur le balsamique. Excellent Toscane Ornellaia 2005 Bolgheri

Joli nez de cerise, de mûre, de bois noble. La bouche est gourmande, très fruitée, bien équilibrée, beaux tannins fins et longue finale veloutée. Bien – Côte-Rôtie La Barbarine 2010 Domaine Gangloff

Un nez royal, puissant, sur le cassis, la cerise, le poivron, la vanille, un peu de tabac blond. La bouche est majestueuse, précise, pure, droite, équilibrée et persistante. Un vin d’une classe et d’une élégance folle. Grand vin – Château Latour 1995

Le nez est d’une grande élégance, sur le cassis, la cerise, la fraise des bois, le tabac, la truffe et le cacao. La bouche est mûre, tendue, les tannins sont fins et la finale est cacaotée. Un vin encore pourtant très jeune, gourmand et velouté. Très bien – Rioja Véga Sicilia Unico 1990

Belle couleur de Pinot Noir classique. Les arômes présentent surtout des fruits rouges, la fraise et la cerise et une fine touche de fourrure. La bouche est un peu rustique, étroite. Les tannins sont jeunes et l’acidité élevée serre la finale. L’ensemble manque un peu d’élégance. Bien – Echezeaux 2012 Domaine Gros Frères et Sœurs

Le Grand Cru Bonnes-Mares du Domaine Roumier est l’assemblage de deux terroirs d’exception « Les Terres Rouges » et « Les Terres Blanches ». Cet assemblage permet d’obtenir un vin complexe, sur la griotte, la framboise, la ronce, la terre humide, la pivoine, la réglisse et les épices douces. La bouche est onctueuse, parfaitement équilibrée par une belle acidité, c’est minéral, long, séveux et gourmand. La force d’un Morey Saint Denis associé à la complexité d’un Chambolle Musigny.  Excellent – Bonnes-Mares 2007 Domaine Roumier

Un nez qui pue sa race, un fruit parfait de récolte, droit et pur, sur la fraise, la rose, la terre réglissée et les épices. Une bouche de rêve, droite, verticale, mûre, complexe, léger bois, minéralité du terroir, finesse, élégance … Un vin bourré de qualité, même cette petite austérité qui pourrait déranger est une de ses forces qui fait son charme. Grand Vin – Chambertin Clos de Bèze 2008 Domaine Groffier

Un nez charmant, sur la cerise noire, la prune, l’orange sanguine et le chocolat noir. La bouche est pleine, profonde, superbe tannins, profondeur, acidité acidulée et longue finale fruitée. Excellent – Clos de la Roche 2006 Domaine Rousseau

Une robe rubis, éclatante, un nez de vendange entière, ronce, bois, framboise, rose fanée, mûre, griotte, épices. Un nez parfait de Pinot Noir, personne ne lâche son verre. La bouche est pleine, ample, savoureuse, gourmande, les tannins sont doux, éthérés, l’acidité, l’acidulé, devrais-je dire, équilibre parfaitement l’ensemble. C’est un vin délicat qui possède une force incroyable, c’est intense et tendre, c’est vibrant et rien ne dépasse. Une icône Bourguignonne. Mythique et Mystique – Romanée Saint Vivant 2007 Domaine Leroy

Au nez, des arômes raffinés de mûre, de cassis, de cerise noire, d’épices, de ronce, de truffe, de tabac et de cacao.  La bouche est riche, ample, aristocratique, droite et voluptueuse.  La longue et magnifique finale est rehaussée par une fantastique acidité qui rendrait vie à un mort. La classe Bourguignonne – Grand vin – La Tâche 2007 Domaine de la Romanée Conti

Une robe ambrée, vieux cognac. Un nez sur le caramel au lait, nougat, raisins secs, épices. La bouche est encore vive, l’ensemble encore présent, le sucre presque totalement fondu avec des notes d’écorce d’orange et de citron confit qui accompagnent une finale pour les siècles des siècles, amène. Étonnant, splendide, extraordinaire. Yquem 1948

Pour ce qui est de la supériorité des Bourgognes rouges, je pourrais reprendre le texte plus haut sur les blancs et faire un copié-collé. Juste changer les blancs en rouges, ce qui ferait de moi le nouveau Messie. De Gevrey au nord à Nuits au sud en passant par Vosnes, sur 1500 hectares, sur une longueur d’environ 20 kilomètres et une largeur qui ne dépasse que rarement 800 mètres, les vins sont uniques. Cette soirée a été une tranche de rêve éveillé. Il n’y a que deux sortes de vins, ceux que tu t’autorises à cracher et ceux que tu ne peux pas cracher. Et, visiblement, ce soir les crachoirs sont quasi vides ! Pour ceux qui étaient présent, j’ai deux infos. Premièrement, vous n’avez pas rêvé, j’ai même oublié une quille dans mes commentaires, que celui qui s’en souvient me jette la première bière ? Deuxièmement, je propose de béatifier Dominique le chimiste, qu’il ne faut pas confondre avec Ali. Si le pape peut le faire, ça ne doit pas être compliqué. Pour ceux qui n’étaient pas présent, désolé. Pas grand-chose d’autre à dire, vous avez raté l’occase. Le lendemain, je me suis levé avec une grosse fatigue, j’ai mis ça sur un manque de globules rouges ou de de vitamines, à la pollution, au réchauffement de la planète, à mon cholestérol, à la morosité ambiante, à mes embarras gastriques, à cette salope de Covid et d’autres choses, qui fait que tu te demandes si la vie vaut d’être vécue. J’ai fini par réaliser qu’il n’en était rien. Je suis fatigué parce que je travaille trop, un point c’est tout ! La population de ce pays est de 60 millions de clampins, sur lesquels, 23 millions sont retraités, ce qui laisse 37 millions de congénères ou de cons générés, pour faire le boulot. Si je retire encore 21 millions d’étudiants et d’écoliers, plus 3 millions de chômeurs et 6 millions de fonctionnaires, il n’en reste plus que 7 millions pour bosser. En soustrayant les 2 millions de militaires qui glandent, les 4 millions d’immigrés, les hospitalisés et les taulards, il ne reste que deux pauvres cons pour se taper le turbin : Toi et moi. Et toi, tu es là, tu glandes, assis sur ton cul, à lire mes conneries …  Voilà pourquoi je suis fatigué !