Pas folle la Négrette

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Lou-tsé, le moine procrastinateur, estimait que tout arrive pour une raison précise, sauf au football. L’être humain est un animal doué de raison, une raison sans faille, un esprit équilibré, qui, la plupart du temps, pense que les choses arrivent parce qu’elles doivent arrivées. Celui qui a perdu la raison, le fou, pense que les choses arrivent sans raison, comme au football. Le football est donc un sport de fou, il suffit d’observer ses supporters pour s’en convaincre définitivement. Je pense même, que la folie, peut-être plus que la raison, est une caractéristique habituelle de l’être humain en général et du supporter en particulier. Il est difficile d’établir une frontière précise entre la folie et la parfaite santé mentale, que nul ne possède peut-être, à part moi. La conséquence logique serait alors que tous les hommes sont fous, mais qu’ils le sont plus ou moins et de différentes manières, et la passion du foot en serait la pire. Donc, le foot, c’est fou, et pour ceux qui reviendraient de la planète Mars Attacks, c’est un jeu qui se joue par paquets de 23, répartis en deux groupes de 11, appelés joueurs, et un groupe de 1, appelé de noms d’oiseaux que la bienséance et quelques convenances m’empêchent de citer ici, mais, par exemple « mais va t’acheter des putains de lunettes ou quoi, bordel, non mais qui c’est qui m’a foutu un imbécile pareil ».

Parfois, pour se venger, l’arbitre sort un bout de carton et si le joueur n’arrive pas à expliquer quel rapport il y a entre péripatéticienne et Aristote (l’école péripatéticienne tire son nom de peripatetikós « qui aime se promener » puisqu’Aristote enseignant en marchant avec ses élèves), il doit sortir en marchant et en faisant la tête. Le foot se joue sur du gazon anglais et à la fin, c’est les allemands qui gagnent, sauf cette année, puisqu’ils ont été battus par des bridés au jeu débridé. Contrairement à la légende, ce jeu n’a pas été inventé par les anglais, mais par les hommes des cavernes, mais à l’époque ce jeu se jouait avec des cailloux et avait un impact particulier, la totalité des joueurs arrêtaient leur carrière après leur premier amorti de la tête. En plus des joueurs et de l’arbitre, il y a un coach. Sa fonction est d’aider ses joueurs en leur gueulant dessus. Le coach est entouré de remplaçants, dont le rôle est de courir le long du terrain en survêtement pour faire diversion. Plus loin, au bord du terrain, on trouve les spectateurs, dont le rôle est de se plaindre de l’arbitrage, de l’adversaire qui triche et de la qualité du jeu, en buvant des bières. Beaucoup plus loin, se placent les téléspectateurs dont le rôle est de critiquer le commentateur de la télé en buvant des bières, pendant que leurs fidèles épouses draguent des rugbymen qui posent pour des calendriers de nudité. George Orwell, l’auteur de 1984, disait que le football international est la continuation de la guerre par d’autres moyen, mais, cette année, les boches n’ont pas réussis leur Blitz, les italiens sont restés chez eux et les Américains ne débarqueront pas sur le sol Russe.

Pour supporter cette folie, un Anglais d’en bas, m’a offert une Folle Noire d’Ambat. Un Fronton du Domaine Le Roc, le prototype d’une bonne Négrette. Un nez très expressif, sur la cerise noire, le cassis, la violette et pas mal d’épices. La bouche est fraiche, tonique, facile à boire mais avec du caractère et une petite touche de menthe sur la fin. Un bon petit vin qui accompagnera bien la victoire des Belges, des Brésiliens ou n’importe qu’elle autre équipe, puisque tout arrive pour une raison précise, sauf au foot …

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