Les grands esprits se rencontrent, hélas les petits aussi

Jeudi dernier, à la cantine, j’étais en train de terminer mon île flottante, absorbé dans mes pensées comme un aigle royal qui se laisse emporter par le vent de la steppe, quand une collègue a coupé net mon vol majestueux, m’a regardé avec étonnement, puis m’a demandé si tout allait bien avec l’air de penser que j’étais en train de burnouter. J’ai eu l’irrépressible envie de lui rétorquer quelques amabilités du genre qu’elle était plus belle de fesses que de face, qu’elle tenait surement beaucoup mieux sur le dos qu’une chèvre sur ses cornes, qu’elle était tellement conne que si elle voyait une plus conne qu’elle dans un bocal, elle casserait le bocal pour prendre sa place ! j’aurai certainement fini par avouer à cette ex-majorette que la seule différence entre elle et un cheval, tient en un seul chromosome, un seul, celui qui l’empêche de chier en défilant. Comme j’ai été bien élevé par quelques moines cisterciens et que passer pour un goujat n’est pas dans mes habitudes, j’ai eu un éclair de génie. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Elämä on yksisilmäinen huora ja jälkiruokani on hänen silmänsä ».

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Heurs et malheurs d’un blogueur

Vous avez remarqué l’allitération du titre ? Non évidemment, mais pourquoi je me fais chier ? Y n’y a hélas plus d’élite et c’est là qu’est l’os. Déjà que je n’ai pas beaucoup d’inspiration pour écrire des choses intéressantes et de bon niveau vineux en ce moment, si en plus la technique s’en mêle, on ne va pas aller bien loin. Bref, je vais me servir de mon courroux coucou et de mes récents déboires à propos de la cuisine interne de ce blog pour me pousser à l’ire, à la colère et même à la fureur si j’étais nasillard. Je sais, il ne s’agit que de l’arrière-boutique d’un petit blog sur de petits grands vins, mais c’est cette arrière-boutique à la dimension occulte qui valorise mon travail et toutes ces heures passées pour que l’ensemble soit agréable à l’œil, pratique à la souris et surtout en ligne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et tout ça sans me faire mal au fion niveau facture.

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Le règne de l’absurde est arrivé

Longtemps, je me suis levé débonnaire mais sans savoir pourquoi. Mais le 1er janvier 2024, je me suis levé pour remettre les pendules à l’heure et j’avais compris le sens de la vie. C’est prodigieux comme truc, on peut le chercher en vain pendant toute son existence et ne jamais trouver le but de la vie, mais moi, le 1er janvier, gros coup de bol, un pas chassé de tango, un double looping arrière, un Y d’Yquem, un Vieil Echezeaux et quelques autres quilles et Boum, au petit matin, le sens de la vie m’est apparu comme la verge à Bernadette. L’année 2024 sera difficile, sauf en Suisse, c’est Macron qui l’a dit, 2024 sera aussi une année bissextile, c’est les JO qui l’ont dit, 2024 sera celle du mariage de l’IA et de l’humour. J’ai testé ChatGPT, il m’a raconté une blague : « deux pommes de terre marchent dans la rue, l’une se fait écraser, l’autre dit ‘Oh Purée ! » Comme vous le voyez, il y a encore du travail pour les IA avant d’arriver à nous faire péter de rire. D’après un archéologue de l’université de Wolwerhampton, la plus ancienne blague de tous les temps est inscrite sur une pierre sumérienne et datée de 3900 avant JC. C’est une devinette. En voici l’énoncé : « qu’est-ce qui n’arrivera jamais ? Une jeune femme qui se retient de péter sur les genoux de son mari. »

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L’idéal pique-nique d’un chimiste idéaliste

Chez le serpent, on a nos habitudes, quand le thermomètre consent enfin à monter dans les tours, on organise « the pique-nique » à la belle étoile. Attention, il ne s’agit pas ici d’un vulgaire casse-croûte vite fait, mal fait, d’un gouter de chérubins libidineux, d’une collation de bobo ou d’un mâchon avec boites manufacturées, genre chips goût barbecue scandinave, d’une ration de combat tchétchène ou d’une salade de nouilles sous préservatif. Non, chez le serpent, c’est du lourd, du fait main, du pénible pour l’estomac, il faut que ça envoie des calories, que ça fouette les papilles et le nez, que ça cause au gosier question jus de raisin. Attention, il ne faut pas venir avec de la futaille de chardonnay, c’est pas un menu sur l’herbe à galipette qu’on prépare, c’est un déjeuner de rois, de princes, la tournée des grands-ducs de Bourgogne, un festin campagnard, des ripailles bocagères, pas une partouze à vinasse. Pour ce qui concerne les us et coutumes, le Jeanda s’accroche à son train de côte de bœuf comme la vérole au bas clergé, il lui faut sa viande amoureusement cuite dans le vin blanc avec un train d’oignons nouveaux et une rafale de légumes. On lui oppose la jurisprudence soiffarde, jamais le même plat deux années de suite.…

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Théorie du dualisme minéral et autres cauchemars

Longtemps l’apanage des eaux, la minéralité envahie le monde de la dégustation du vin. La minéralité est un qualificatif de plus en plus utilisé. Pourtant il existe depuis toujours. Pendant longtemps, en Alsace, c’était le goût de pétrole, en Bourgogne, ce sont des odeurs soufrées, de silex, de poudre à canon, des arômes brûlés, voire oxydés. Dans d’autres régions, la minéralité s’apparente à la mine de crayon, au graphite, ou encore à l’encre. Pour avoir goûté en compagnie de quelques stakhanovistes du goulot, il semblerait qu’un vin minéral ait plutôt une acidité marquée et qu’il soit un rien austère. Le mot « minéralité » est souvent employé mais jamais défini. Et c’est là son principal problème. Tout d’abord, la minéralité est une notion subjective, donc non mesurable, contrairement à l’acidité. Et, non contente d’être une notion on ne peut plus subjective, elle peut recouvrir des choses assez différentes. D’abord, et c’est le côté le plus facile, il y a les arômes dits minéraux que l’on trouve dans certains vins : les arômes de pierre à fusil, de silex, de pierre sèche et on peut même y ajouter les arômes pétrolés bien que l’origine des arômes pétrolés soit discutable et discutée. Nous avons également la minéralité en bouche, les notes salines sont souvent qualifiées de minérales, ce sont des impressions tactiles ou gustatives et les explications ou définitions avancées sont toujours faciles à tourner en dérision. Pour certains, « minéral » s’opposerait à « pute »! Un nouveau messie autoproclamé de la dégustation n’hésite pas dans un de ses commentaires à dire : « un vin à la minéralité sous-jacente qui exhale des parfums d’eau de vie et termine sur une eau de roche … » Jésus transformait l’eau en vin, notre Messie vineux nous la fait à l’envers …

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Quand la bise fut (re)venue

Bon, puisqu’il est de bon ton de le faire, et malgré une grippe aussi minable qu’interminable, je me lance : aux indulgents et aux ironiques, aux bienveillants et aux acrimonieux, aux envieux et aux désintéressés, aux zélateurs et aux blasés, aux capricants et aux feignants, aux bien-portants et aux valétudinaires, aux turpides et aux turpitudes, aux vétustes et aux vestales, aux antiques et ceux en toc, aux caducs et aux aqueducs, aux gothiques et aux mystiques, aux golgoths  et aux ostrogoths, aux goupillons et aux papillons, aux  dormeurs et à la dormance, aux gongoristes et aux culturistes, à nycthémère et aux fan d’NTM, aux incunables et aux incultes, aux saprophytes et aux capitalistes, aux Dupont et Dupond, à Gault et Millau, aux Chevalier-Montrachet et Laspalès, à Michel Blanc et aux grands Blacks, à Mimi et à Mati, à Roméo et Juliette Gréco, à Villeroy et Boch, à Simone de Beauvoir and Garfunkel, à Sacco et Spaghetti, à Paul et mille Victor, aux pandas roux et combaluzier, a Tintin et à Mouloud Achour, aux acerbes et aux croates, aux ceux qui passent et rapaces sans laisser de traces, à ceux qui préfèrent le rouge et noir aux petits blancs, à celles qui pensent et fait mes rides, à ceux qui préfèrent un petit pet à une contrepèterie, aux violeurs de père noël, aux voleurs de nouvel an, à ceux qui laissent des livres chiants dans leurs toilettes, aux abscons et aux absents, à ceux qui sont à l’ouest, à ceux qui pensent qu’au nord c’était la Corogne, à ceux qui savent pas distinguer un dialogue, un monologue, un épilogue, un catalogue, d’un blogue, à ceux qui savent que je ne lis pas Sartre parce que je ne supporte pas les mains sales, à ceux qui vermifugent les autobus, aux blaireaux et aux taureaux, aux moustachus et aux imberbes, à ceux qui confondent un Beaujolais et une Rome à nez , aux optimistes et aux utopistes, aux chialeurs et aux râleurs qui se torchent les billes à la toile émeri, aux indécrottables râleurs pessimistes qui ne croient plus en l’avenir, aux antivirus et aux antivax, à ceux à qui je n’ai pas pensé, à ceux qui n’ont pas compris ces vœux, à tous, je vous souhaite de résister à l’indifférence de notre époque, je vous souhaite de ne renoncer à rien qui vous importe, je vous souhaite d’être vous, d’être unique et heureux, grosse bise malgré le virus, et comme le poète l’a chanté, marcher sur l’eau, éviter les péages, jamais souffrir, juste faire hennir les chevaux du plaisir.

Bonne à nez et bonne sans thé ! Pis surtout, la santé !

Des visages, des figures dévisagent, défigurent …

C’est la rentrée et, ça tombe bien, j’adore la rentrée. Finit la Covid, puisque qu’un truc aussi vachard ne pouvait être que féminin, finit également les espoirs d’euro 2020, mais en 2021. Finit les clowneries et autres pitreries ballounesques helvético-comiques de nos footeux, blindés comme des banques Suisses mais plus chocolat Suisse maintenant. Il est temps de passer au choses sérieuses: la soiffardise. Quelques bonnes quilles nous feront oublier les déboires d’un Titi parisien plus stériles en attaque qu’un chirurgien émasculé en pleine dépression nerveuse. Le grand buteur était surbooké comme une starlette du X mais beaucoup moins enclin à prendre les trous. Pendant l’euro, pour le démarquer en profondeur, ses coéquipiers, devaient fixer un rendez-vous une semaine à l’avance. Une bonne branlée, ça requinque même un eunuque dans une partouze.

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Moi Président …

Ce matin, j’ai regardé France 2, ce qui est à la fois un exploit et une horreur, et j’ai vu, mais surtout entendu Xavier Dupont de Ligonnès dire qu’il était candidat à la présidence. Stupéfiant non ? On me dit dans l’oreillette que ce n’était pas le tueur de Nantes, mais Nicolas Dupont-Aignan, le tueur d’Yerres et peut être de demain. Pour moi, c’est un peu la même chose, le type est député souverainiste, président de Debout la France on va se coucher, Il a été successivement membre du RPR, du RPF, de l’UMP, avant de fonder DLF, anciennement DLR, c’est dire s’il a des valeurs et que la fidélité lui va bien. Moi aussi je veux être Président ! Comment on fait ? Faut-t-il faire la « Nouvelle star » des Président sur M6 ? Si Ducon-Lajoie y peut, je le peux aussi. Pourquoi je le veux, qui suis-je, où suis-je, dans quelle état j’erre ? Je sais, ça fait un max de question et peu de réponse. Déjà la gratte. Ça palpe combien un Président ? Je suis persuadé que ça va tirer au minimum dans les 10 à 15 mille net par mois. Et ça ne dépense rien en plus, ça passe sa vie dans des apéritifs mondains à picoler du mousseux et à bouffer des Ferrero Rocher en veux-tu en voilà. La belle vie en somme !

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Le bruit de l’écouvillon du temps tombé dans mon pif

Sauf à avoir passé les 18 derniers mois dans le trou du cul d’un donuts, vous n’êtes pas sans savoir que nous vivons, pour beaucoup d’entre nous, le plus grand événement historique de notre vie… Un peu moins pour moi qui suis plus vieux que beaucoup d’entre vous, puisque j’ai eu la chance d’assister au début de l’homme melon, Delon, l’unique Alain, en personne. Cela fait un an que les virologues étudient le virus, que les épidémiologistes étudient la pandémie, que le virus mobilise les gouvernements du monde entier, que les médias ne parlent que de ça et que Twitter twitte sans relâche sur le virus. Cela fait un an que les philosophes philosophet sur le virus. Il se joue même une sorte de compétition entre philosophes pour penser la pandémie, la prime à celui qui arriverait le premier à doter le virus d’une sorte de cerveau. Il y a ceux pour qui la pandémie a fait vaciller leur foi, pour qui la pandémie serait un événement d’ordre ontologique. L’être, le néant et l’existence de dieu. D’autres voient dans l’apparition du virus une conséquence du réchauffement climatique et de la mondialisation, réduisant le virus à un accident climatique. D’autres y voient la preuve de l’existence des sauriens extras terrestres. Chacun se raconte sa réalité virale, le virus est un révélateur, un deus ex machina, une paresse intellectuelle.

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Souvenir d’ancien combattant

Aujourd’hui, rien que pour entrer dans un lieu public, il faut lire 3 pages de recommandations, signer une décharge, vous laver à la Bétadine, vous habiller avec des sacs poubelles Handy Bag et faire 5 tests PCR. Il est bien loin le temps où tout le monde s’en battaient les couilles de l’hygiène collective. C’était il y a moins de 2 ans, j’entre dans le resto indien où il règne une atmosphère de zouk marocain. On est très loin du velours, de la flanelle et des discutions feutrées. Il est 19h45, je m’installe au Punjab Princesse. À peine mon cul à t-il touché la chaise inconfortable que le serveur aussi roux que pakistanais, je ne savais même pas que cela pouvait exister, pose une bière indienne devant moi. Je n’avais rien commandé, mais j’avais soif, comme j’avais déjà la chiasse, autant finir le taf, me suis-je dis, d’autant que je ne suis pas entré dans ce trou du cul du monde dans un objectif de calbute immaculé !

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